FRANCE
(départ)
Samedi 11 Octobre
Jour J
journée : 94 kilomètres
total : 94 kilomètres
Ca y est, le grand jour est arrivé ! Je me lève,
Olivier (mon frère) est à mes côtés. Toute
ma famille a passé la nuit chez maman pour venir m'encourager
à la première heure.
7h15 : les choses sérieuses commencent... Olivier (qui a décidé
de nous accompagner le premier jour) et moi encaissons une bonne platrée
de pâtes au camembert pour ne pas manquer de forces.
Puis il faut se préparer en quatrième vitesse, tout
ranger (ou plutôt tout caser) dans la remorque (après
une étude poussée de la chose la veille, la décision
est prise : je ne prendrai pas ma guitare, pas de place...snif, pas
grave, j'aurai bien d'autres belles choses à faire cette année
!)
8h15 : Roro arrive pour remplir sa remorque.
8h30 : voilà le Baf, lui aussi doit faire du remplissage :
aucun essai préalable n'ayant été effectué,
c'est chaud les marrons !!
à 9h10, Roro nous lâche, un de ses potes ne peut être
au départ à Saint Germain que jusqu'à 9h35...
il s'agirait de ne pas le louper...
Au même moment, Baf est encore en caleçon à pester
contre la remorque beaucoup trop petite pour ses grandes affaires
!
9h20 : nous partons finalement Baf et moi... Aïe, le chargement
est plus lourd que prévu, on risque d'en ch... pas mal toute
l'année. La petite côte de Saint Germain pour rejoindre
le lieu du départ ne nous fait déjà pas rire
du tout !
9h36 : nous arrivons enfin devant le château et j'avoue que
je suis extrêmement surpris du monde venu nous encourager !
Je ne sais plus où donner de la tête : la famille, les
amis, les collègues de Mickeyland, les enfants des écoles
de Sartrouville, de Poissy et du Vésinet et même des
journalistes venus exprès nous interviewer... un grand merci
à tout le monde, votre présence nous a vraiment fait
chaud au coeur !
10h30 : faux départ ! La télé nous filme en
train de partir avec les enfants nous courant après... nous
revenons tout de suite après, c'était pour de faux...c'est
dans la boîte, on peut finir de dire au revoir à ceux
qu'on aime :o)
11h environ : ce coup-ci, nous ne ferons pas demi-tour, nous partons
le coeur serré pour un an, suivis à vélo d'Olivier,
Edouard, PH, Guillaume, JC et Mazu. Ces trois derniers, après
2 km d'effort intense nous lâchent lâchement au beau milieu
de la côte de Monte Cristo... nous ne continuerons qu'avec les
plus courageux !
Premier test à la côte de Louveciennes et première
déconvenue : Roro et moi sommes écarlates et Baf est
obligé de faire une pause... ça promet !
Ensuite, rien de méchant jusqu'à la vallée de
Chevreuse et Gif sur Yvette (où réside la patrie Supélecoise
de Romain) puis pause déj' assez sommaire avant de repartir
de plus belle. A mi-chemin, nous retrouvons Lili, Marie-Backy et Backy
qui nous accompagnent pour la fin de la journée à 2
vélos ...et une voiture.
Puis survient une sympathique petite fringale en plein milieu d'une
montée. Impossible de continuer ! Deux "Ovomaltine"
plus tard, il n'y paraît plus et je repars de plus belle (Merci
Gaelle, Laure et JB pour cet astucieux cadeau !).
La fin de journée s'annonce difficile : nous sommes très
en retard et devons accélérer la cadence pour ne pas
trop rouler de nuit. C'est râpé : il fait sombre depuis
déjà un bout de temps quand nous nous engageons dans
la "côte de la délivrance". Cette côte,
la dernière de la journée, est celle qui nous conduit
au sommet de Buno Bonnevaux, à la propriété de
la grand mère de Romain.
Bizarrement, nous nous retrouvons une bonne quinzaine là-bas
alors que nous n'étions que neuf à vélo... je
me demande bien comment ils sont venus... Quoiqu'il en soit nous sommes
ravis qu'ils soient tous là pour nous encourager ! Au programme,
apéro, pâtes (merci Backy !) et je m'endors à
22h (2 heures avant tous les autres).
Une bonne nuit de sommeil réparateur me tend les bras...
Vincent
Dimanche 12 Octobre
J+1
journée : 87 kilomètres
total : 191 kilomètres
Le 2ème départ est presque plus douloureux que le premier...
snif...
Une fois encore nous sommes en retard et partons vers 11h30. Heureusement,
nous traversons la Beauce (peu beaucelée) avec le vent dans
le dos : nous pourrons tout de même faire un nombre "honorable
de kilomètres".
à midi : problème de réchaud : nous avons voulu
faire des économies de bout de chandelle en mettant du diesel
dans notre réchaud. Résultat, ça s'allume mal
et ça fout des dépôts noirs partout... on le saura
pour la prochaine fois.
18h20 : avant la tombée de la nuit, nous plantons notre tente
à Patay (deux fois) chez une sympathique famille d'agriculteurs.
Il manque un arceau. On aurait dû faire un essai avant de partir...
Lundi 13 octobre
J+2
journée : 90 kilomètres
total : 291 kilomètres
Déjeuner difficile pour cause de "tout fermé le
lundi", même la pizzeria sur laquelle reposait tous nos
espoirs... on tâchera de penser à faire des réserves
la semaine prochaine !
Finalement, nous quittons rapidement la Beauce pour un relief nettement
moins accueillant : il faut rejoindre Lunay (près de Vendome)
où habitent Mathilde, Loïc (le frère de Baf) et
Titouan (le filleul de Baf, 3 mois 1/2). Baf, sans doute très
motivé de retrouver son frère, file devant à
fière allure toute la journée... Romain et moi essayons
en vain de le rattraper...
Mardi 14 Octobre
J+3
journée : 0 kilomètre
total : 291 kilomètres
Déjà la 1ère journée de repos chez Mathilde
et Loïc. Au programme, bricolage en tous genres et mise à
jour du site Internet... il est 23h44 et je ne vais pas tarder à
aller me coucher... demain, c'est vélo !
Merci beaucoup à Mathilde et Loïc de nous avoir si bien
accueillis !!!
Mercredi 15 Octobre 2003 ( J + 4)
(Vincent)
80 km Total : 337 Km
départ : Lunay Arrivée : Francueil
Les adieux à Loïc sont difficiles, on était si
bien... Maintenant, c'est parti pour l'aventure, la vraie !
Aujourd'hui au programme, les châteaux de la Loire : Amboise
et Chenonceaux !
Le vélo commence à être dur et nous ne sommes
toujours pas remis du changement de relief depuis la Beauce. Néanmoins,
nous avons du bol sur le temps... nous n'avons pas essuyé la
moindre goutte depuis le départ !
Amboise est une très jolie ville, on s'y pose donc un moment
pour faire quelques photos avec notre belle mascotte. Puis c'est reparti
direction Chenonceaux. Faut pas traîner pour arriver avant la
nuit ! C'est chose faite quelques heures plus tard mais malheureusement
le château non plus n'a pas attendu la nuit pour fermer ses
portes... nous ne verrons donc le célèbre château
de Chenonceaux qu'à travers ses grilles... très décevant...
C'est pas le tout mais faut trouver à s'abriter avant la nuit.
Notre deuxième essai sera le bon. Nous trouvons le gîte
(enfin, le droit de planter notre gîte) chez une hyper sympathique
famille de Francueil : nous repartons même le lendemain plus
lourds de deux dessins (faits pas les enfants de la famille) et d'un
arceau (donné par le père) : pile celui qui nous manquait
pour notre tente !
Si ça c'est pas le bonheur !!! :o)
Jeudi 16 Octobre 2003 (J + 5) (Fabrice)
95 Km Total : 417 Km
Départ Francueil Arrivée : Le Blanc
Réveil à 7h du mat' : dur dur.
Mais nous sommes motivés et nous sommes fixés comme
objectif 100 Km dans la journée.
Le thermomètre frise avec les 0°C et le rangement se fait
au ralenti : nous sommes frigorifiés. Heureusement, pour nous
réconforter quelque peu, la mère de famille qui nous
a accueili la veille nous ouvre ses portes pour que nous puissions
faire la vaisselle... à l'eau chaude (luxe !). Finalement nous
parons vers 9h. Les premiers kilomètres sont lents et laborieux,
Romain ayant toujours sa douleur au genoux et Vincent commençant
lui-même à souffrir au même endroit. R.A.S pour
moi pour l'instant fort heureusement, mais je suis content qu'on ne
parte pas tout de suite sur les chapeuax de roue.
La route se faite sans encombres jusqu'à Loches, même
si la Nationale avec tous ces camions est un peu pénible. Là,
nous achetons de quoi déjeuner (3 baguettes, Mousse de foie
de canard, emmental) et dîner (pommes de terres, fromages blanc,
emmental) - les repas équilibrés, y'a que ça
de vrai pour tenir la distance !! :-) - et nous poursuivons la route
pour faire notre quota de 30 bornes avant déjeuner. Nous nous
arrêtons 3 Km avant St Senoch pour déjeuner dans un sympathique
petit bois. C'est bon ravigorant. Avant de repartir, nous usons tous
trois de "la pelle et du PQ" (qu'est-ce qu'on ne ferait
pas pour alléger la charge à tracter). Nous rejoingons
la D.975 après 23 Km particulièrement pénibles
avec du vent de côté ou de face. On en a marre, on est
fatigués et et on est tenté de s'arrêter pour
la journée. Après une pause "petits pains + chocolats",
le moral est un peu revenu et nous décidons de pédaler
jusqu'à 18h.
La départementales est roulante, me relief est changeant mais
les côtes pas trop dures. A 18h, nous arrivons à Le Blanc,
gros bourg du coin sans intérêt particulier, et nous
trouvons une petite ferme à 1 Km de là qui veut bien
nous accueillir dans la grange. C'est le bonheur ! Pas de vent cette
nuit, de l'eau et pas besion de monter de tente !
Demain sera dur, nous nous sommes fixé comme objectif d'arriver
aux alentours de Limoges à 98 Km de làn avec un relief
très valonné.
Vendredi 17 Octobre 2003 (J + 6) (Romain)
102km Total : 512 km
départ : Le Blanc Arrivée : St Junien
Ce matin il fait tres froid et le bout de notre nez est tout gelé
au reveil. La vaisselle à l'eau froide est un vrai suplice
!!
Les premiers kilometres du matin sont difficiles pour moi, mon genoux
se rappelle douloureusement à moi à chaque coup de pédale.
J'accumule donc les minute de retard aux différentes pauses
que nous nous accordons.
Une longue matinnée se déroule tranquillement jusqu'à
notre pause déjeuner à Le Dorat. Le nom - jeu de mot
de cette ville alimente la majorité de notre discution pendant
le repas. Celui ci ne dure pas tres longtemps : il fait froid et nous
voulons passer la barre des 100 kms aujourd'hui. Notre objectif est
St Junien. L'apres midi est tres dure : la route est vallonnée
et nous sommes fatigués. Fabrice est le, seul à garder
son courage et à nous motiver. L'arrivée à St
Junien est épique, nous sommes heureux et exténués,
Vincent jete même spectaculairement son casque pour évacuer
toute la tension des derniers kilomètres le long d'une cote
interminable. Nous sommes tout de même contents : nous avons
passé la barre mythique des 100 kms, vous savez celle ou on
disait que ce serait notre moyenne....
Notre hotel de ce soir est la grange d'un fermier tres sympathique,
le foin nous tiens chaud, c'est super. Seul notre rechaud boude :
l'eau des pates ne bout toujours pas apres une heure de cuisson !!.
Nous trouverons la solution en mangeant nos pates tres al dente :
nous sommes passé du diesel au super sans plomb sans avoir
adapté le rechaud ...
Apres ce repas incroyable nous nous effondrons pour une bonne nuit
de sommeil reparateur.
Samedi 18 Octobre 2003 (J + 7) (Fabrice)
65 Km Total : 614 Km
Départ : St Junien Arrivée : Nontron
Soirée de la veille :
P... de réchaud ! Voilà trois bons 1/4 d'heure qu'il
est allumé et l'eau frétille à peine ! Finalement,
à 22h, n'y tenat plus, nous ébouillantons (nous "tiédissons"
devrais-je dire) les nouilles. Après 20 minutes de pseudo-cuisson,
et après avoir manger auparavant au-moins 100g de nouilles
crues, nous servons le festin de pâtes très très
"al dente" que nous oyons sous le gruyère et le ketchup.
Une pomme en guise de dessert et hop, Roro et Vince ne demandent pas
leurs restes et vont se pieuter, pendant que j'essaie désespérement
de réparer le réchaud, priant pour que la cuisson dure
moins longtemps demain. Après m'être bien cradé
les mains, puis le savon en essayant de les laver, et après
avoir appelé ma Chérie pour lui dire bonsoir, je vais
à mon tour rejoindre les bras de Morphée.
BONNE NUIT !
Ce matin :
Mon portable sonne en guise de réveil... Dur ! Pas question
de se lever, j'ai trop la flegme ce matin. Je fais mine de snoozer
mais en réalité j'éteins se p... de réveil
et me rendors aussi sec. A pein 1/2h plus tard, les autres sonté
levés le coq de la ferme chante depuis 2 bonnes heures... c'en
est trop, je m'avoue vaincu et daigne faire émergé le
bout de mon nez de mon sac de couchage. Le rangement se fait rapidemment,
n'ayant pas de tente à replier. Cette nuit, nous avons eu bien
chaud et la journée s'annonce radieuse. Nous avons le privilège
de pouvoir faire la vaisselle à l'eau chaude, c'est le panard.
Au moment de reprendre la route, notre hôte nous invite à
prendre le café, invitation que nous acceptons avec joie. Et
là, c'est le drame (voix de JT). Nous somes confrontés
à ce que certains appelleraient "la France d'en-bas".
Elle est bien en-bas la France là quand même ! Des chats
partout, des mouches inombrables (au mois d'Octobre alors que ça
caille grave dehors, c'est une performance !) et notre hôtesse
fait au moins 180 Kg. Ceci dit, ils sont adorables, nous offrent des
pommes et du chocolat. Le café est bon et, évidemment,
nous avons droit à la petite "goutte". A jeun à
10h30 du mat', c'est rude ! Nous reprenons la route en zigzaguant.
Premier objectif : Rochechouard (en ne passant pas par Babès,
ligne 2 du métro). LMes côtes à chevron se succèdent,
nous souffrons. Peu avant Rochechouard, c'est dur, très dur,
trop dur pour être normal. J'ai l'impression de tirer un âne
mort et je sautille sur ma selle à chaque tour de roue. Certe
la remorque est lourde et le revêtement de la route laisse à
désirer, mais tout de même ! Encore 100m, je suis épuisé.
Je finis par avoir l'intuition de l'explication du comment du pourquoi
que cela se fait. Non sans une certaine appréhension, je regarde
ma roue arrière... et merde ! Elle est à plat. Je finis
à pied jusqu'à un petit parking et c'est parti pour
la première réparation de pneu du voyage. Notre première
crevaison, ça se fête ! Heureusement, c'est bénin
(il ne manquerait plus que ça, avec les pneus "increvables"
dont nous somlmes équipés) et vite réparer.
Nous repartons pour Rochechouard où tous les commerces sont
fermé sauf la boulangerie où nous acvhetons des sandwichs
tout fait. Pas terribles et loin de nous rassasier, mais bon. Nous
repartons, je file en tête dans une côte lorque j'apperçois
un panneau qui va faire notre bonheur : un lac. Nous nous arrêtons
pour faire un brin de toilette. Premiere vraie douche depuis au-moins
4 jours. Un petit lac sympathique type "lac de montagne".
L'entrée dans l'eau est un peu dure : elle est très
fraîche ! Je me lave rapidemment de la tête aux pieds
(c'est le cas de le dire) et sort vite me sêcher afin d'immortaliser
les ablutions de mes 2 compagnons avec appareil photo et caméra.
Nous repartons "à la romano" en accrochant nos serviettes
et maillots sur les remoruqes avec des sandows pour les faire sêcher
au soleil déjà descendant.
Il nous reste à peine 23 Km que nous avalons rapidemment. Nous
traversons Nontron et toquons à la porte d'un garage automobile.
La propriétaire se fait un peu tirer les oreilles mais finie
par nous concéder un bout de champ. La tente est vite montée;
la table est apprêtée, la journée fût de
plus agréables, nous sommes de bonne humeur. J'ai pour la première
fois aujourd'hui eu l'impression de goûter à la vie au
grand air : peu de fatigue car peu de kilomètres, peu de contrainte
de temps car peu de kilomètres, bref, j'en ai profité
!!
BONNE NUIT !
Dimanche 19 Octobre 2003 (J + 8) (Romain)
112km Total : 726 Km
Départ : Nontron Arrivée : Le Souleillal
Selon notre programme, aujourd'hui doit être une journée
cool, une cinquantaine de kilomètre. Nous savons que le Périgord
est vallonné et ne voulons pas être trop ambitieux...
Nous partons donc tranquillement pour notre étape ravitaillement
: Brantome. La ville est magnifique et nous avons notre succes : beaucoup
de questions et même des autographes !!.
Apres une matinnée avec le vent de face et une pause déjeuner
dans le froid nous atteignons notre objectif de la journée
: Périgueux. Malgres le vent, le Périgord nous réussit
plutot bien, nous ne sommes même pas trop fatigué. Nous
nous lancons alors donc un défi incroyable : rejoindre des
ce soir la maison de Fabrice dans le Perigors, à 50 km de Perigueux,
malgres la pluie qui commence à tomber et la nuit qui va pas
tarder ...
Nous relevons ce defi avec beaucoup de motivation et continuons notre
traversée du Périgord, sous la pluie, détrempés
!! La maison de Fabrice est en plus 10 km plus loin que ce que l'on
pensait. Peu importe, rien ne peut plus nous arreter et nous foncons
... Seule la cote finale du souleillale nous ralentira. Nous avons
fait 112 km aujourd'hui et nous en sommes pas peu fier !!
Nous arrivons en début de soirée dans le palace et nous
nous couchons apres un bon feu de bois et des pates...
Lundi 20 octobre et mardi 21 octobre
2003 (J + 9) (Romain)
0 km Total : 726 Km
Nous nous sommes octroyé deux jours de repos au Souleillal.
Cette grande maison est parfaite pour nous accueillir nous et notre
bordel. Nous profitons bien de ces jours de pauses en nous offrant
nos derniers repas bien "Francais" !!. Nous en profitons
aussi pour faire des lessives et bricoler les vélos. Nous avons
maintenant chacun inscrit sur nos remorque l'adresse de votre site
internet préféré !! Plus d'une semaine apres
le départ, nous sommes maintenant vraimant lancé, même
les Pyrenées ne nous font plus peur (sauf si ca monte et s'il
fait froid !!)
Mercredi 22 octobre 2003 (J+11) (Vincent)
64 km Total : 790 km
Départ : Siorac en Périgord Arrivée : Montflanquin
Comme à chaque fois, les adieux avec le confort sont douloureux
! Résultat, le départ de Siorac, prévu pour 9h30
aura lieu avec 3 heures de retard. 1ère côte et 1ère
difficulté en direction de Belvès. C'est l'occasion
de lancer les discussions sur nos performances sportives : "Tu
crois que ce sera comme ça les cols des Pyrénées
?"
-"Sans doute oui, p'têt en + long mais comme ça
!!!"
La journée est jusque là sans encombre et le soleil
nous permet de profiter pleinement du village de Montpasier, un des
+ beaux de France selon le panneau à l'entrée du village
(pas du tout parti pris).
Mais le soleil ne tarde pas à nous faire faux bon : les nuages
noirs de chez noir nous indiquent un avenir peu réjouissant.
15 min + tard, c'est la panique, orage de grêle ! Nous enfilons
à toute vitesse nos combinaisons d'aversonautes : pancho radiocatif
antipluie + coupe-vent + couvre-chaussures + gants et sur-gants(malheureusement,
l'étanchéité laisse à désirer malgré
tout...) et même un bermuda pour Romain (cela lui permet de
ne pas mouiller son beau jogging qui restera au sec dans sa remorque
jusqu'au soir).
Le temps pourri ne nous lâche pas jusqu'au soir et nous pédalons
tant bien que mal... Du coup, à 18h pétantes, nous sautons
sur l'occasion quand nous apercevons un hangar de toute beauté
qui ferait sans problème office de palace pour cette nuit.
Nous toquons à la maison voisine : "pas de problème"
nous répond une très sympathique petite dame blonde.
Elle nous propose même de nous faire cuire nos pâtes pour
le dîner !
Nous revenons donc à 19h chez elle avec notre gamelle pour
faire chauffer nos pâtes. Puis cette petite femme blonde devient
de plus en plus hospitalière... de fil en aiguille elle finit
par nous proposer de nous faire aussi un thermos de thé, une
omelette aux herbes à rembarquer sous le hangar pour finalement
nous dire "vous m'êtes bien sympathiques, je ne vais pas
vous laisser aller dîner toute cette bonne pitance dans le froid
!"
ROYAL ! Nous voilà attablés bien au chaud avec un excellent
repas et notre hôte qui nous conte avec passion les récits
de ses voyages passés dans différents pays. La soirée
s'achève même sur une touche exotique avec une bonne
tasse de thé au jasmin. Nous repartons le moral gonflé
à bloc pour une longue nuit de sommeil. Le rendez-vous est
même pris pour le café le lendemain matin.
Une soirée vraiment inoubliable tant cette petite femme dans
une petite maison perdue au milieu de nulle part a fait preuve envers
nous de gentillesse et de générosité !!!
Jeudi 23 octobre 2003 (J+12) (Vincent)
61km Total : 851km Temps pluvieux
Départ : Montflanquin Arrivée : Laplume
Réveil douloureux après... 11 heures de sommeil (ah
quand même!). Comme prévu, nous allons donc prendre notre
café chez la petite femme de la veille. C'est là que
nous nous apercevons qu'en guise de café elle nous a préparé
un véritable festin ! Un bon café au lait, des baguettes
bien fraîches, du jus d'orange et le must du must : de la confiture
de pruneaux maison (eh oui, nous sommes près d'Agen). Au risque
de me répéter, c'était ROYAL !!!
Vraiment un immense merci à cette dame qui a plus qu'ensoleillé
notre journée d'orage !
Le reste de la journée ressemble (malheureusement !?!) pas
mal à la veille, le temps se dégradant très vite.
Après le déjeuner, nous sommes encore une fois obligés
d'enfiler nos combinaisons d'aversonautes... Le vent se mêle
également à la fête : plus possible de dépasser
les 15km/h, même en bourrinant...
Vers 15h30, c'en est trop, il faut faire une pause ! Nous nous arrêtons
à l'abri de la pluie (mais pas du vent). Problème :
impossible de repartir. Nous sommes frigorifiés et le moral
dans les chaussettes !
Nous prenons notre courage à aujourd'hui (il ne faut pas remettre
à deux mains ce qu'on peut faire le jour même) et partons
à la recherche d'un abri pour la nuit. Après 4 ou 5
échecs, notre salut passe finalement par un charmant agriculteur
à la retraite qui, ayant pitié de nous, nous propose
de dormir dans son grenier rempli de paille... si après ça
on nous dit encore que la France n'est pas un pays hospitalier ! Allez,
le temps de nous restaurer et nous serons bien au chaud dans le foin
: le BONHEUR !
Finalement, cette journée a bien commencé et elle finira
bien... malgré tout !
Vendredi 24 octobre 2003 (J+13) (Romain)
81kms Total : 932 kms Temps nuageux, menacant mais sec
Départ : Laplume Arrivée : Nogaro
Apres deux journées de 60 kms nous voulons aujourd'hui faire
une plus grosse journée. Nous avons dès hier soir commencé
à preparer notre départ du matin : la vaisselle est
faite, et les remorque pretes. Nous sommes bien au chaud le noir et
le foin lorsque le reveil sonne à 07h30. Malgré notre
motivation nous ne partirons qu'à 09h30 !
Notre journée de vélo est relativement difficile à
travers le Lot et Garonne et le Gers : le ciel est bas et menacant,
il fait très froid (en dessous des normales saisonnières
= l'horreur ), le vent est capricieux, parfois de face et souvent
de coté, les cotes sont nombreuses et pentues, les genoux sont
douloureux et comble de malchance, nous suivons une deviation qui
nous fait perdre 8 kms. Cette journée a pour seul avantage
de ne pas être pluvieuse.
Le matin je ralentis l'allure moyenne, la faute à mon genou.
L'apres midi c'est au tour de Fabrice, il doit même parfois
s'arreter et continuer à pied dans les cotes!! Nous faisons
une grande pause gouter afin de reprendre des forces, du moral et
de se soigner.
20 kms apres cette pause nous trouvons notre hotel : la conserverie
d'un éleveur de canard, en fait cela correspond à peu
pres à la salle d'abattage !!. L'odeur est louche mais c'est
chauffé !! Notre hote est tres sympathique, il nous invite
à partager l'apéritif dans sa salle à manger
surchauffée. Deux bouteilles de Floc plus tard (Alcool local
à base de jus de raisin et d'armagnac, je le conseille à
tous les bon vivants), nous sommes les amis de la famille et du voisinnage.
Nous aurons finalement le droit d'assister au gavage des canards (impressionnant
!), à un matelas pour la nuit, à une soupe chaude et
deux carcasses de canard pour le diner, dans une cuisine équipée
!!
La soirée est donc parfaite, nous sommes comblés et
fatigués une bonne nuit au chaud nous attend !
Samedi 25 Octobre 2003 (J+14) (Fabrice)
Soleil !!
80 Km Total : 1013 Km
Départ : Nogarro Arrivée : Pau
Le réveil sonne à 07h30, Vincent doit s'extraire de
son sac de couchage pour aller éteindre le réveil à
3m de là. Comme d'habitude, je me rendors aussi sec pour une
bonne 1/2 heure, le temps que Vince et Roro fasse suffisement de bruit
pour rendre mon sommeil impossible. Le petit déjeuner n'est
pas copieux, mais est nénmoins extra-ordinaire car nous avons
du lait pour accompagner notre Muesli. Nous partons vers 09h30, non
sans avoir chaleureusement remercier ces hòtes si exceptionnels
de par leur accueil. Il fait froid, très froid, la campagne
est blanche et la région a subi sa première gelée
de la saison la nuit dernière (-4 C). Mais le ciel est bleu
et la route pas trop valonnée, nous ne devrions pas arrivé
trop tard à Pau.
Mais c'est sans compter sur les habitants de la région dont
un certains nombre sont originaires des Yvelines. A Riscle, un monsieur
nous hèle pour nous arrêter et nous invite à prendre
un café. Nous lui racontons notre projet, nos galères,
nos ambitions, nos espoirs ; il nous raconte son ex-vie à Houille,
de sa passion pour le cyclisme et nous félicite de nous dépasser,
d'être des jeunes "biens" qui ne font pas de "bêtises"
comme ceux dans les journaux. La conversation ne s'´ternise
pas pour autant. Au moment de repartir, une autre personne nous accoste.
Il est cycliste du Dimanche, connaît bien la région et
nous indique un chemin "presque plat" jusqu'à Pau
en passant par Morlaâs. Comme nous sommes déjà
un peu en retard, nous suivons ses conseils et bien nous en a prit
! A Tadousse, une 405 nous coupe la route, la vitre se baisse et un
type nous demande si nous venons de Sartrouville. Nous lui répondons
positivement, il nous dit qu'il y est né et qu'il y a vécu
jusqu'à il y a environ 5 ans. Nous voilà bons pour un
café + gâteaux secs chez lui à quelques métres
de là, avec photos souvenir à l'appui. Un tr`s bon souvenir.
Maintenant, nous sommes vraiment en retard et nous tracons au plus
vite en direction de Morlaâs, puis Pau pour arriver finalement
vers 18h30 chez mon oncle et ma tante. ma cousine Caroline a fait
le voyage depuis Tarbes pour nous voir. La douche chaude est un délice,
le dîner succulent et c'est avec une jouissance ecrtaine que
nous nous endormons dans un VRAI litavec de VRAIS draps ! Bonne nuit...
Dimanche 26 Octobre 2003 (J+15) (Fabrice)
Pluie
0 Km Total : 1013 Km
Journée de repos pour nos organismes (surtout pour le genoux
de Romain et le mien) et bichaunage de vélos avec au menu :
- Dégraissage - graissage de la chaîne et des pignons
- Aspiration de l'intérieur de la remorque
- Nétoyage de l'extérieur de cette même remorque,
et, pour ma part, inscription du nom de domaine www.moutonsdumonde.com
sur la reñorque à l'aide d'un gros marqueur indélébile
et d'une règle-pochoir.
Déjeuner et dîner variés et très bons ("scubulent"
comme dirait mon père), R.A.S pour le reste et toujours jouissance
extrème d'un VRAI lit.
Lundi 27 octobre (J+16) (Vincent)
Temps nuageux
48 km total : 1061 km
depart : Pau Arrivee : env. Navarenx
Nouvel adieu au confort, sans doute le dernier avant un bon moment…
il faut en profietr jusqu au bout. Nous nous delectons donc du petit
dejeuner delicieux prepare par Yves et Chantal !
A 11h15, cest parti pour de bon ! Nous admirons au passage la vue
de l avenue des Pyrenees de Pau (superbe !) puis nous nous dirigeons
pour faire qques courses au centre commercial de Lescar (un nom premedité
?). Apres un dejeuner d aventuriers sur le parking du Boulanger (pas
celui qui
fait le pain, le Darty !)… le grand frisson ! NB : ca fait 2
jours qu on ne pedale plus mais on
bouffe tjrs autant…
On repart tranquillement pour 25 bornes de plat jusqu a la nuit (a
17h !!! le changement d heure nous a joué un sale tour). On
dort dans un grand hangar eclairé (le luxe quoi). Notons qu
il faudra qu on se trouve des trucs a faire le soir… la nuit
est longue…
Mardi 28 octobre 2003 (J+17) (Romain)
72 km Total : 1132 km Temps : Nuageux et pluvieux
Depart : Navarenx Arrivee : 2 bornes de la frontiere
Ce matin le reveil sonne tot : 6h30. En effet depuis
le changement d heure nous devons terminer les journees vers 17h30,
il faut donc partir tot si nous voulons avancer un peu pendant la
journee.
La matinee est nuageuse mais seche, nous pouvons donc avancer tranquillement
a travers les pres Pyrennees. Notre vitesse moyenne de 15 km/h (he
oui ca monte les Pyrennees!!) nous permet d'admirer pleinement le
paysage : des collines verdoyantes sur lesquelles sont flanquees des
maisons blanches au volets bordeaux...Le Pays Basque est magnifique.
Nous prenons le temps de visiter (de l'exterieur) les derniers villages
Francais (Navarrenx et St Jean Pied de Port) tres typiques et qui
possedent les particularites d'avoir chaque inscription en double
(le Basque est une langue vivante !!) et d'etre des villes etapes
du pelerinage jusqu'a St Jacques de Compostelle.
La fin de la journee est moins glorieuse, la pluie s'est mise a tomber
assez violemment et nous mettons du temps a trouver notre grange habituelle.
Nous dormirons finalement en France pour une derniere nuit, bien au
chaud pres du foin, apres avoir reviser notre Espagnol a l'aide des
grands classiques (Manu chao, etc)
-------------
Bilan France :
Nous sommes restés en France 18 jours, 1130 km, bien
plus qu´il n´en faut pour s´accoutumer à notre nouveau rythme de vie :
- lever avec le soleil
- 5 copieux repas par jour
- 80 km jusqu´à la tombée de la nuit
- grosse nuit de sommeil réparateur (coucher à 22h
max.)
Notre repas "traditionnel" en France :
- petit déjeuner : biscuits fourrés au chocolat
- 2ème petit déjeuner : pain et chocolat
- déjeuner : sandwichs pâté ou saucisson et
camembert, yaourts et fruit
- goûter : pain et chocolat
- dîner : 750 g de pâtes, gruyère râpé et
ketchup épicé
Bilan sportif :
La période d´acclimatation a été plus courte que
prévue : à peine plus d´une semaine. Malgré cela, quelques ennemis «
anti-cyclistes » continuent à nous mener la vie dure : au delà des
classiques côtes et vent de face, notre ennemi numéro un reste bel et
bien la pluie ! Outre le désagrément de pédaler trempés, le pire est
la perspective d´une nuit et d'un camping précaire, sans pouvoir faire sécher
nos affaires.
Par ailleurs et pour conclure sur ce bilan sportif, même
si les journées de 100km ne nous font plus peur, l´usure commence à se
faire sentir et nous souffrons chacun de maux aux genoux (Romain et
Fabrice) ou au dos (Vincent).
Bilan voyage :
Pas besoin de quitter la France pour se dépayser !
Les paysages vallonnés de la vallée de Chevreuse, les châteaux de la
Loire à Chenonceau ou Amboise, les magnifiques cités médiévales périgourdines
(comme à Montpazier ou à Brantôme), les superbes vallées pré-pyrénéennes
ou encore la difficile ascension vers l'Espagne par le col du Roncevaux
nous ont ravi les yeux !
Bilan humain :
Dès le début du voyage nous avons été amenés à
aller à la rencontre de la population, tout simplement pour demander
notre chemin ou encore un toit (garage ou grange) pour la nuit. En France,
l´accueil des fermiers a été des meilleurs : nous avons passé d´excellentes
nuits dans le foin des granges, en ayant très peu souvent besoin de
planter la tente.
Contre toute attente, le dépaysement culturel était
déjà là ! A Raquiaud, un lieu-dit de la commune de St Junien, nous
avons dormi chez un fermier ayant un mode de vie à une année lumière du
nôtre : dès 9h30, il prenait joyeusement sa collation à base de soupe,
de saucisson, de fromage et d'un bon coup de gnôle...
- Les rencontres improbables
A Tadousse, lieu-dit à 40 km de Pau dans les Pyrénées,
nous avons rencontré Dominique Niaux, un grand cycliste ayant vécu 40
ans à Sartrouville. Il nous a invité chez lui, après avoir vu l´autocollant
de Sartrouville sur nos remorques, à boire le café pour prendre des
nouvelles de sa chère ville et nous conter ses exploits sportifs passés
dans le club cycliste sartrouvillois.
|