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SENEGAL
Mercredi 17 octobre 2003... épisode 2 : au Sénégal ! (Vincent)
Ca y est ! Nous y sommes ! A nous trois Sénégal !
Une fois passés à la douane, nous attendons patiemment nos bagages.
Youpi, les vélos sont là. Ils ont quleques petites pet's certes mais
l'essentiel est sauf. Nous n'attendons plus que nos remorques, ça ne
devrait plus être long...
On regarde depuis 15 min les mêmes valises qui tournent en rond sans
jamais trouver preneur. Les bagagistes nous font signe...il n'y a plus
rien ! La boulette !
L'explication est simple : l'avion était blindé, ils n'ont pas pu
tout mettre. Après explications au bureau des litiges, on nous dit
que nos bagages arriveront par le prochain vol, cette nuit à 2h30.
Bien relou mais on ne s'alarme pas : ça fera un bon mauvais souvenir
à la con :o)
Après longue réflexion, nous décidons de ne pas faire les clodos
toute la nuit à l'aéroport. Nous irons chez Mamadou qui nous propose
une chambre pas chère chez lui.
La nuit sera courte, il doit nous réveiller à 2h pour filer à l'aéroport.
Jeudi 18 decembre 2003 (J+68) (Romain)
Glandouille a Yoff ...
Temps très chaud !
A 2h00 du mat, nous sommes reveillés par notre hote pour aller
chercher les bagages. Nous sommes tellement epuisés que nous
repoussons a demain matin cette formalité ... Nous en profitons tout
de meme pour installer notre tente moustiquaire (prise en bagage a
main !) pour ne pas se faire trop bouffer .... Il nous faut une bonne
nuit pour digerer toutes les mauvaises nouvelles : les remorques pas
la et le filtre qui refuse de marcher ....
Des le reveil nous partons a l'aeroport, pour s'apercevoir que nos
remorques ne sont pas arrivées ... Nous commencons a nous enervé un
peu sur le reponsable bagage de Air Senegal. Lui nous assure que les
bagages arriverons demain, a 2h00 du matin par le nouvel avion...
Nous sommes assez remontés mais notre hote Mamadou va nous consoler
rapidemment avec un bon Tiebou dien (riz + poisson) et un tour dans
Dakar. Nous passons voir les agences de voyage pour les billets de
retour et voir le marché artisanal, pour le plaisir des yeux ... Au
retour nous passons au cyber cafe pour preparer Noel et rassurer toute
la famille.
Nous nous appretons ensuite a dinner dans un petit boui boui. C'est
sans compter sur Mamadou qui vient nous retrouver pour nous inviter a
dinner chez lui !! Le dinner et la douche sont vraiment agreables et
nous nous couchons tout propre et repus en priant pour avoir les
remorque demain...
Vendredi 19 décembre 2003 (J+69) (Vincent)
glandouille à Yoff... 2ème !
Cette fois-ci c'est la bonne, nos bagages doivent être arrivées par
le vol de 2h. Nous arrivons donc le matin à l'aéroport, la bouche en
coeur. Après inspection minutieuse de tous les coins et recoins de
l'aéroport sans succès, il faut se rendre à l'évidence : nos
bagages ne sont pas là... Je ne tiens plus en place et commence à
crier sur le responsable des litiges. Roro et moi sommes sur les
nerfs. On a envie de démolir l'aéroport. Déjà deux jours qu'on
attend ! Du coup, on ne lâche pas les basques du mec de toute la
matinée (jusqu'à 13h20) pour être certain qu'il fait les démarches
nécessaires. Selon le gars, nos bagages seront là demain à 14h, après
avoir fait une escale à Paris ! Au moins nos remorques verront du
pays ! 4 heures + tard, nous avons perdu 4 heures mais gagné
"l'argent de 1ère nécessité" finalement consenti par la
compagnie : 500 balles chacun pour 3 jours de retard... c'est dejà ça...
Retour chez Mamadou pour un autre déjeuner typiquement sénégalais
en compagnie de sa femme (Joséphine) et de la bonne : miam miam !
L'après-midi, direction la plage pour nous détendre et nous remettre
de nos émotions du matin. Et là, surprise : la plage est couverte
non pas de baigneurs mais de pirogues de pêcheurs qui vendent leur
poisson à même le sable. Il y a donc un paquet de barques, ça pue
le poisson et surtout des tonnes de déchets en tous genres jonchent
le sol. Un vrai dépotoir, c'est désolant... Le bain de mer est tout
de même bien agréable. Et puis on va pas se plaindre, un bain à
plus de 20 degrés le 19 décembre, ça tue ! :o) Soirée glandouille
bouquinnage + TV en compagnie de Mamadou et ses amis ... on prie très
fort pour demain !
Samedi 20 Décembre 2003 (J+70) (Romain)
Glandouille à Yoff, + préparation au départ !
Ce matin, nous n'avons meme pas a aller a l'aeroport puisque nos
remorques sont cencées arriver a 14h00. Nous loosons donc devant le
remake americain de "La chevre" a la TV. Apres un dejeuner
cuisiné nous meme (Mamadou n'est pas la aujourd'hui) nous partons a
l'aeroport, plein d'espoir.
Cela commence par une mauvaise nouvelle puisque l'avion arrive
finalement a 15h00 et non pas a 14h00 ... Apres une heure d'attente
anxieuse, nous voyons enfin nos remorques passer sur le tapis : c'est
la delivrance !!! Elles sont un peu amochés main elle sont bien là.
Nous pouvons alors passer le reste de l'apres midi a nous preparer, il
y a des tonnes de trucs a faire. Nous parvenons meme a reparer
miraculeusement le filtre !!
Pour le dinner nous nous offrons un poulet frite delicieu a 15 ff par
personne !
Nous nous couchons finalement, heureux de pouvoir enfin partir demain
sur les routes senegalaise.
Dimanche 21 décembre 2003 (J+71) (Vincent)
65 km Total : 3825km
Grand soleil !
Départ : Yoff arrivée : Sindia
Comme après chaque pause de longue durée, les préparatifs de départ
sont longs : graissage des chaînes, redressage de plateau explosé
dans l'avion, installations de romanos pour notre linge encore humide
d'anti-moustique. Bref, c'est pas pour se chercher des excuses mais on
se taille finalement de chez Mamadou à midi !
Passage à la station service : il ne faudra pas compter sur le Sans
Plomb pour notre réchaud. Y'en a nulle part au Sénégal ! => on
carburera au gasoil : beaucoup + relou à allumer et à nettoyer.
Les 1ers kilomètres nous permettent de nous familiariser avec la
circulation sénégalaise. Nous sommes sommes sur l'autoroute (pas le
choix pour sortir de Dakar). POur comprendre ce qu'est une autoroute
au Sénégal, imaginez une départementale avec des crevasses partout,
du sable sur le côté et toutes sortes de véhicules dont des minibus
blibés de monde avec des mecs qui courent après afin de s'accrocher
à l'échelle arrière. Ah, j'oubliais, tous les automobilistes sont
noirs. Fou, non ?
Nous continuons toute la journée sur la même route avec même une
portion de 12 km non balisée en latérite (terre rouge) et les inévitables
trous partout !
La route longe la côte sur quelques kilomètres. Impossible de résister
à l'envie d'une trempette rapide ! Royal !
Les routes sont pourries et assez dangereuses mais on est hyper
content d'être dans la "vraie" Afrique : la brousse, les
baobabsles cases au toît de chaume... et le rythme entraînant des
tambours !
C'est d'ailleurs cela qui nous arrête à 18h. Nous passons devant un
village où les hommes jouent du tam-tam pendant que des femmes se
livrent complètement en transe à des danses étranges, à un rythme
éfréné et de plus en plus rapide.
Le cérémonial, qui doit durer 4 jours et auquel a précédé un
sacrifice d'animal, a pour but de chasser les mauvais esprits.
Plus les femmes dansent et plus elles son en transe à tel point
qu'elles paraissent complètemet droguées : elles tombent et se
roulent pas terre, les yeux complètement exorbités... très
impressionnant : on n'est pas près de l'oublier !
Après avoir mangé notre boîte de cassoulet froide (le réchaud ne
fonctionne pas), nous ESSAYONS de nous endormir : ça tambourine
encore fort dehors...
Lundi 22 décembre 2003 (J+72) (Romain)
55 km Total : 3880km
Départ : Sindia Arrivée : M'Bodienne
Très beau temps !
Le soleil nous leve ce matin, a travers le toit de la tente (Pas
besoin de double toit au senegal !!), nous avons par contre eu un peu
froid : il etait un peu optimiste de ne pas sortir les sacs de
couchage !!
APres les preparatifs d'usage, nous jettons un coup d'oeil au filtre
et au rechaud qui ne fonctionnent pas tres bien en ce moment ...
Le premier village que nous croisons est M'Bour. Nous sommes ici dans
un coin tres touristique et il est amusant de reperer les convois de
blancs (en 4*4 !), les magasins de blancs (avec les produits francais
4 * + cher qu'en france !) ou encore les parcs a blancs (les clubs).
Nous croisons meme un francais resident ici, il se la joue pas mal
mais ca reste sympa de discuter avec un Francais !)
Nous continuons ensuite jusqu'a Nianing, ou nous goutons a un
delicieux yassa poulet avnt de faire le tour de la ville accompagné
d'un vrai faux guide. Il nous montre le baobab sacre, un enorme arbre
creu. Nous filtrons ensuite de l'eau en sa compagnie, c'est l'horreur,
le filtre est tres difficille !
Nous partons ensuite en continuant de longer la cote. Au bout de qq km
nous ne resistons a l'envie de nous baigné, c'est le panard, elle est
super bonne !! En partant de la plage, nous tombons sur une eglise,
que nous elisons directement comme hotel pour la nuit !! Elle est
malheureusement vide, nous demandons donc a planter la tente chez les
voisins : "Oui bien sur, merci beaucoup, bonjour" nous
repond on...
La soiree est ensuite marquée par le rechaud qui ne marche pas, nous
devons faire notre riz sur le feu de Patrick ! Celui ci est vraiment
sympa, il vit dans sa petit case : une piece unique (qui sert de
chambre a coucher et de poullailler !!) et a l'air super heureux !
Mardi 23 décembre 2003 (J+73) (Vincent)
23 km Total : 3903 km
Grand soleil, comme d'hab'
Départ : Mbodiène Arrivée : 1er village de brousse entre
Joal et Samba Dia
Sans double toit, réveil encore une foid dès le lever du soleil.
Tentative sans succès de réparation de réchaud : il faudra changer
de carburant ! Le filtre à eau également nous joue des tours : 1h30
pour quelques bouteilles : un record !
Après un premier p'tit déj' (baguette + pseudo Nutella aux cacahuètes),
nous sommes conviés à un second par nos hôtes, Patrick et
Elizabeth. Ils nous servent un couscous de mil avec un jus de poisson
pas frais... nous remercions poliment et chaleureusement... mais c'est
vraiment dégueulasse !
Aujourd'hui, nous mettons le cap sur Fadiouth, l'île aux coquillages.
Pour y aller, nous laissons les vélos à Joal et traversons à pied
un petit pont de bois (ça me rappelle une chanson d'un type bien cool
ça...). Dans l'île, les petites boutiques d'objets d'art ont des
noms étrangement familiers : Galeries Lafayette, Printemps,
Carrefour, Auchan, Casino... l'occasion pour les touristes que nous
sommes de prendre une photo rigolote.
L'île est effectivement recouverte de tout plein de coquillages.
Autre particularité : la grande église, St François Xavier (spéciale
dédicace à Baf). Ici, 90% de la population est catholique !
On sympathise avec un sculpteur qui nous confectionne des pendentifs
de beaux gosses en ébène, "l'arbre qui n'est pas raciste"
: noir et blanc s'y mêment harmonieusement.
On croise également Bernard et sa guitare : il nous fait découvrir
des chansons sénégalaises traditionnelles. J'aime vraiment beaucoup
la musique du pays !
Enfin, nous visitons le cimetière de l'île, également recouvert de
coquillages et parsemé de baobabs : très joli !
Visite terminée, retour sur Joal pour filtrer de l'eau pour la nuit.
Le filtre est finalement réparé... suffisait de le nettoyer !
En route pour la brousse direction Samba Dia, il faut trouver un
village avant la nuit, tout en faisant attention aux z'hyènes (dixit
un policier).
Le paysage est tout bonnement incroyable : d'abord des bras de mers de
part et d'autre de la route en latérite rouge puis la brousse, ses
palmiers, ses baobabs, le tout sous le ciel rosi par le soleil
couchant.
Nous nous arrêtons au 1er village, un vrai village de brousse avec
ses belles cases africaines au toit de chaume. Nous partagerons notre
bon diner (riz, oignons, arôme Maggi-Amora) avec trois hommes du
village venus nous tenir compagnie.
La case-chiotte est sympa, les gros cafards qui y séjournent un peu
moins...
Mercredi 24 décembre 2003 (J+74) (Romain)
61 km Total : 3964 km
Depart : idem hier soir ! Arrivée : Tiadiaye
Nous partons ce matin de notre brousse. Nous nous sommes preparés
devant 5-6 personnes qui nous regardent sans mot dire ...
Les 20 premiers kilometres se font sur la piste, en slalom entre les
parcelles de toles ondulée (partie de la route composée de petite
bosses allongée perpendiculaire au sens de la route ....). Nous
sommes berce par les "donne moi cadeau incessant des enfants sur
notre passage.
Apres la piste nous rejognons le goudron, pour continuer notre slalom
non pas entre la "tole ondulée" mais entre les trous sur la
route !!
Nous nous offrons ensuite une longue pause cyber + dejeuner (a 10 ff
pour 2 !!) + filtrage d'eau. Nous commencons ensuite a rouler sous le
cagnard, il fait tres chaud et c'est difficile ! N'en pouvant plus, on
s'offre une pause a l'ombre d'un arbre. Les arbres sont reellement
incroyables ici et nous avons envie de tous les prendre en photo !!
Vers 17h00, nous commencons a nous renseigner dans les villages pour
trouver une eglise pour la soiree, c'est quand meme noel ce soir !! :
il y en une importante quasiment sur le chemin. Nous y serons environ
a 18h00. L'abbé Ambroise (ici on dit abbé ...), l'un des trois
jeunes pretres de la parroisse nous acceuille tres gentillement : nous
pourrons loger dans son bureau !
Notre repas de Noel est ce soir incroyable : poulet frite coca !!!
Nous le prennons apres un coup de fil en france et avant la messe de
noel. L'eglise est pleine a craquer de gens parfois en short et tongs
qui viennent ecouter la messe en Serrer et en Francais ! La messe est
extrement longue et nous sommes ereintés. Nous ne tiendrons donc que
jusqu'a l'homelie. Celle ci est un vrai sermon, le pretre explique ce
qui nous parait etre des evidences a propos de l'education des
enfants, de leur comportement, du role de la femmes, de l'homme dans
la famille ... toute cette messe est agremente d'un musique
entrainante, a base d'instruments a corde et de tam tam.
Apres la messe, nous faisons l'after avec les pretres : biere (la
gazelle, une biere senegalaise pas mauvaise du tout, et qui fait son
effet qd on en boit un litre), vin, grillades de porc et discussion
sur la place de la chrétienté dans la société sénégalaise. Nous
nous couchons a 3h00 du mat, fatigué mais heureux de ce noel
atypique!
Noël 2003 (J+75) (Vincent)
36 km Total : 4000km !!!
soleil radieux
Départ : Tiadiaye Arrivée : Fatick
Le bal qui a lieu à 20 m de là où nous dormons durera jusqu'à 7h du mat'.
A 9h30, l'abbé Ambroise nous réveille : c'est l"heure de la messe. On le laisse y aller tout seul, on a déjà eu notre dose annuelle hier !
Les préparatifs et les adieux sont longs et nous partons finalement direction Fatick vers 13h.
La faim commence alors sérieusement à nous tirailler. Aussi nous arretons nous dès le 1er village pour y engloutir notre succulent repas de Noel : omelette, patates, riz !
Personnellement, j'ai du mal à réaliser que c'est Noel : il fait trop chaud, je n'ai pas aperçu un seul Pere Noel et surtout ma famille absente me manque cruellement...
RAS jusqu'au soir. Après un cyber café à Fatick, nous trouverons finalement à nous loger dans une salle de classe d'école primaire ! Assez insolite !
L'effectif de la classe (inscrit au tableau) l'est tout autant : 69 élèves ! Difficile dans ce cas d'enseigner dans de bonnes conditions...
Vendredi 26 decembre 2003 (J+76) (Romain)
80 km Total : 4080km
Depart : Fatick Arrivée : 13 km de Kaoloak
Temps beau et chaud
Ce matin nous sommes motivés et les preparatifs sont rapides. A 08h30 nous sommes parti en direction de Foundougne. La ville est a 25km, juste derriere le fleucve Saloum qu'il faut traverser en ferry. Nous parcourrons la distance au milieu des champs de sels, avec un vent de coté. Nous arrivons au rives du fleuve a 10h32 pour le ferry de 10h30 .... que nous avons !! Nous ne connaissions pas les horaires a l'avance et c'est un sacré coup de bol vu qu'il n'y a que un bateau par heure !
Juste apres la traversée (10 mn), nous essayons d'aller nous bagner dans le fleuve. Les 500 m a se galerer dans le sable ne seront pasa recompenser puisque ce dernier est infesté de méduses...
Un peu plus tard, nous rencontrons un groupe d'enfants lors d'une pause (comme quasiment a chaque pause). Nous leur troquons un tour a velo contre un tour a cheval. C'est amusant de voir aquel point ils sont incapable d'avancer sur nos bolides, chaque virage est l'occasion d'une chutte. De notre coten le trot a cru est tape cul mais rigolo.
Pour le dejeuner, devant l'absence de resto, nous revenopns a la solution pic-nique curieusement beaucoup moins economique mais bien tout de meme. Rien a signaler a part le vent de face pour l'apres midi. A court d'eau nous nous arretons vers 18h30 dans un village pres de Kaolak. La soirée se déroule comme d'habitude, devant une 20taine de personnes venus voir les toubab. Ce soir le rechaud refuse de fonctionner nous tentons donc le feu de bois. Au bout de cinq minutes, notre popote a quasiment fondu et est toute deformée. Poussés par la fin nous parviendrons finalement a refaire un feu (plus raisonnable) et a faire fonctionner le rechaud (a l'aide d'un nouveau carburant : le petrole ).
Samedi 27 décembre 2003 (J+77) (Vincent)
Départ : 13 km de Kaolack Arrivée : 5 km de Kaolack !!!
27 km Total : 4107 km
Soleil et vent
Après une interminable séance de vaisselle (les efforts de Romain pour ravoir la popotte après nos conneries d'hier sont longs et fastidieux), nous nous lançons en route vers Kaolack, à 13 km. Il y a un vent à décorner les boeufs, de face bien entendu, et il nous faudra bien une heure pour rejoindre Kaolack. Il faut alors acheter de nouvelles chambres à air (on ne crève pratiquement pas mais sait-on jamais...) et Roro cherche depuis plusieurs jours un second porte-bidon qui pourrait contenir une bouteille d'1.5 L afin de faire de la place dans sa remorque. Evidemment, cette pièce rare n'existe pas et il va falloir ruser pour l'obtenir.
Un réparateur de vélo commence par faire à Roro un porte bouteille en tordant de la ferraille en 2 temps 3 mouvements. Malgré toute la bonne volonté du type, ça ne tient pas.
Il nous dit alors d'aller voir un "menuisier métallique" (si, si, ça existe !) qui pourra faire quelque chose. Après une série de soudages et d'essais de réglages, Roro a finalement l'objet tant convoité ! La classe le porte-bidon de 3 kilos ! :o)
Pour le déjeuner, nous invitons Ibou (avec un retso à 5 francs, on peut se le permettre), un gars sympa qui nous a accompagné tous au long de nos péripéties dans la ville. Le repas est bien marrant : comme bien peu de sénégalais, Ibou est fan de "La vérité si je mens" et nous récite par coeur certaines tirades en riant à chaque fois à chaudes larmes !
Puis on parle un peu de sport : vélo, foot... et comme tout bon sénégalais qui se respecte, Ibou en arrive à parler de sport en chambre. Il parle tout fort de ses expériences avec une française ainsi que des différences entre les deux pays... c'est plutot comique ! Tout le monde l'entend mais personne dans le restaurant ne semble gêné par ses propos !
L'après-midi, après quelques km, c'est la tuile !!! Roro creve un pneu. Les chambres a air achetées ce matin ne conviennent pas. Le pauv' Roro se battra bien 2 heures avec sa roue, essayant de réparer les anciennes chambres a air ou de rentrer les nouvelles dans sa jante trop petite...
La nuit va tomber, il faut rejoindre la village le + proche (et donc faire demi tour sur 3 km). La soirée également nous réserve son lot de mauvaises surprises : le rechaud déconne à nouveau... nous allumerons finalement notre bazar avec des braises gentiment données par des femmes du village... ça a cramé... je sens qu'on va encore se marrer avec la vaisselle demain...
Dimanche 28 decembre 2003 (J+78) (Romain)
80 km Total : 4187 km
Depart : Kahone Arrivée : Boulel
Temps cheau et baud
Le reveil est laborieux aujourd'hui : en plus des taches habituelles, je casse ma clé dans la serrure ... Heureusement, un mecanicien parvient a la retirer. Nous avons tout de meme perdu 2h00 et 1000 CFA !
Sur la route aujourd'hui, pas de paysages incroyable, nous traversons la brousse depuis deux jours. Les distractions se font donc avec les troupeaux de vaches aux cornes enormes, de chevres ou de moutons. Sur la route les enfants sont tres present en nous criant sans arret dessus. Cela va du sympathique bonjour a l'agressif "Toubab, cadeau!!" ou "Toubab, l'argent !".
Malgre cela nous avancons bien aujourd'hui, au point que l'on peut s'offrir en milieu d'apres midi une longue pause reparatrice, a l'ombre.
Nous arreterons finalament a Boulel pour la nuit, ves 18h45, apres une pause infrustueuse en cours pour trouver un cyber café (Presentement, la ligne est coupée). Nous sommes super bien acceuilli dans une famille bien sypathique : nous avons le droit a une bonne douche et a un couscous de mil. C'est l'occasion de bien se reposer, j'en ai bien besoins apres les peripeties de ma crevaison et de ma clé cassée.
Lundi 29 décembre 2003 (J+79) (Vincent)
"Rencontres enfantines"
92 km Total : 4279 km
Départ : Boulel Arrivée : Mbacke
Temps nuageux
Aujourd'hui, nous sommes bien motivés et les 42 km jusqu'à la pause déjeuner à Mbar sont avalés sans faiblir.
Le marché, au centre de Mbar, est un joyeux bordel. Tous les commerçants sont concentrés sur la sable, vendant leur marchandise assis par terre. Tout ça sur une surface assez conséquente, noire de noirs.
C'est pourtant dans un boui-boui au milieu du marché que nous déjeunerons un bon Tiebou Diene (riz au poisson). L'hygiène laisse un peu à désirer -une femme lave des abats à la main dans un seau d'eau douteuse cerné par les mouches- mais c'est pas cher : 350 CFA le plat.
Dans l'après midi, nous consacrons une pause à la réparation du réchaud : on ne peut plus rien faire cuire avec. Au bout d'une heure d'intense bricolage, il est réparé ! Yipie !
Pendant cette pause, des marmots nous saoulent grave. ON le leur rend bien en leur promettant de l'argent dont ils ne verront que la couleur...
Mais notre expérience avec les enfants ne s'arretera pas sur cette note negative. A 15 km de Mbacke, nous faisons au bord de la route notre derniere pause de la journée. Comme souvent, des marmots arrivent près de nous. L'un d'eux a un velo marrant avec des perles glissant le long des rayons et un réveil à aiguilles en guise de compteur. Nous lui proposons donc un échange de vélo. Il se casse à moitié la gueule mais cet échange aura mis une bonne ambiance au sein des marmots. On leur fait ensuite essayer le diabolo puis on sort la caméra : il fallait les voir coller l'oeil sur le viseur et se passer la boite magique, les yeux incrédules !
Cette rencontre qui aura bien duré une heure rattrape largement dans nos coeurs la rencontre avec les p'tits relou de tout à l'heure.
Arrivés à Mbacke, après une pause cyber il fait déjà nuit. Sur les conseils des passants, nous planterons finalement la tente au commissariat, sans doute le lieu le plus sûr de la ville !
Mardi 30 décembre 2003 (J+79) (Romain)
Départ : MBacke Arrivée : Touba Pategne
46km Total : 4325 km
Temps beau et chaud
Ce matin, malgre la motivation, nous ne pouvons partir tot. en effet, les flics nous proposent une douche (irrefusable), la vaiselle prend trois plombes et surtout mon pneu est a plat.
Nous n'avons sous la main que des chambres a air senegalaise qui ne conviennent pas a nos pneus. Nous parviendrons au bout de une demi heure a la mettre quand meme. nous patons finalement a Touba, la ville pelerinage de la confrerie Mouride ( la confrerie des musulmans qui croient au marabout bamba ...). Nous cherchons la-bas a faire un double du double de ma clé cassée. Le probleme est que la grande majorité des panneau "cle minute" ne corresponde pas a des serruriers ! Lorque nous en trouvons un, il met une demi heure a limer un bout de faire qui ne fonctionne pas ... L'attente est agayée par un veil homme a qui Vincent parveint a faire chanter "quand l'appetit ba, touba" (le nom de la ville) !!
Apres avoir abandonné les serruriers, nous partons admirer la grande mosquée et nous offrir un bon dejeuner : une assiste de riz au poisson et un litre de coca chacun le tout pour 16frs !
L'apres midi est ensuite marquée par une longue pause a discuter avec des enfants. Ceux ci estiment que nous devons mleur donner de l'argent et des cadeaux puisque nous sommes tres riches. Les derniers toubabs qui sont passés ont renfloué l'ecole de cahiers et stylos, nous devons nous aussi contribuer... Ils connaissent tres bien l'histoire de l'esclavagisme, des soldats senegalais qui se sont battus au cote de l'armee francaise lors des guerres et affirment que les francais pillent les richesses du senegal. Compte tenu de cela, il est normal que chaque toubab qui passe donne son argent ... Bref, ils nous parraissent totalement formaté a la mendicité et il est difficille de leur explique notre point de vu. Nous ne leur offrirons finalemnt qu'un petit tour en velo pour les plus temeraires.
Pour la soirée, nous echouons a l'heure de la tombée de la nuit dans un petit village ou nous sommes acceuilli par un marabout. Nous aprendrons qu'il s'agit d'un village de marabouts et discuterons longuement avec lui. Il nous est difficille de garder notre serieux lorsqu'il nous raconte qu'il s'enferme des jours entiers avec seulement des biscuits afin de combattre des lutins et des sorciers pour guerrir un pauvre malheureux qui le paye un fortune ! il ne parle pas arabe mais croit au pouvoir du coran. C'est assez impressionant de voir a quel point il est convaincu. La modestie n'est pas son fort et il insiste lourdement sur la difficulté a devenir Marabout, les etapes a suivre, etc ...Meme si on savait que les croyances africaines sont folklos, on reste un peu affligé devant ce marabout, par ailleur tres sympathique et accueillant.
Mercredi 31 décembre 2003 (J+81) (Vincent)
"Marabout New Year"
76km Total : 4401 km
Départ : Touba Peteigne Arrivée : Louga
La nuit n'a pas été bonne : notre marabout chanteur de louanges s'est réveillé à 4h pour réciter des versets du Coran en se balladant dans le village.
Au réveil, il nous invite à boire le café et à discuter avec lui dans sa case. Il nous fait alors part de tout un tas de "secrets" : des techniques de marabout pour chasser les sorciers. Il nous montre également son "Coran" : un agenda de 1978 dans lequel sont écrits des versets en phonétique (il ne lit pas l'arabe), des schémas sensés guérir de graves maladies et toutes sortes de trucs bien comiques. On apprend notamment qu'en prenant un morceau de vetement d'un muet ainsi qu'un schéma incompréhensible, en les accrochant autour de son bras avec le marabout qui récite les versets du Coran appropriés, quand on se fait tirer dessus, et ben c'est le mec qui a tiré qui se prend la balle. Balèze !!!
Après cette séance assez particulière, nous enfourchons nos vélos jusqu'au dejeuner. Nous nous arretons à une boutique pour acheter 2-3 bricoles et le commerçant nous invite à déjeuner un bon Tiebou Diene en sa compagnie. Le repas est tres instructif : le type porte un regard tres pessimiste sur la societe senegalaise. Il pense que les senegalais sont trop peu prévoyants et vivent trop au jour le jour pour se sortir un jour du sous-développement. Il nous raconte comment certaines personnes s'approprient l'argent des aides humanitaires ainsi que celui de l'Etat. Apparemment, les plus hautes sphères du Senegal
tremperaient dans la magouille. C'est assez affligeant !
Après cette discussion tres instructive, nous repartons pour Louga où nous passerons la nouvelle année. Arrivés la bas, nous sommes pris au beau milieu d'un défilé au coeur duquel il y a bien entendu des africains dansant et jouant des percussions mais également des toubabs (les blancs) en tenue de breton !!! On se demande bien ce qu'ils foutent là. On apprendra ensuite qu'on est arrivé à Louga en plein festival de folklore international...
Pour la soirée, Pap, un jeune de 15 ans nous propose de venir chez lui. Nous y planterons la tente et passerons, bien
qu'exténués, une bonne soirée avec ses potes et ceux de son grand frere sur le rythme effréné des musiques sénégalaises.
A minuit, surprise, personne ne se souhaite la bonne année ! Tant pis, Roro et moi nous la souhaitons quand même, BONNE ANNEE !
2h30, on est cramé, le sommeil ne mettra pas longtemps à arriver.
Jeudi 1 Janvier 2004 (J+82) (Romain)
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---- BONNE ANNEE -----
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77 km Total : 4478 km
Départ : Louga Arrivée : Saint Louis
Beau temps
La mauvaise journée ...
Le reveil se fait aujourd'hui relativement tot par rapport a notre heure de coucher : vers 9h00. Nous nous preparons ce matin doucement, en allant faire un tour pour rendre nos bouteilles de Gazelle consignées et en partageant un petit dejeuner avec nos hotes.
Les choses se gatent au moment de partir puisque la mere de la famille commence a nous demander de l'argent, 5000 CFA pour le tiebou dien !! De plus une foule d'enfants nous entoure, touchant de plus en plus aux velos, ce qui a le don de nous agacer. Sur le trajet qui nous mene au goudron, ils continuent de plus belle. Au point que j'en ejecte un a quelques metres. Lorsqu'il recidive en grimpant sur la remorque de Vincent, celui se met a le courser jusque chez lui pour lui faire la frousse de sa journée.
Lorsque nous quittons enfin les enfants, nous partons retrouver un telecentre pour appeler la famille et nous partons enfin vers St Louis. Encore sous l'enervement de la matinée, nous envoyons brutalement paitre tous les enfants qui se pointent vers nous. Rien n'est arrangé par le fait que nous sommes fatigués et que nous ne trouvons pas de quoi manger avant 16h00! La route jusqu'a st louis se fait un peu dans la douleur puisque le vent est contraire et que la nuit tombe. Arrivés en ville, je m'engoufre dans le premier cyber venu : peine perdue, notre contact a St Louis ne nous a pas donné de nouvelles.
Nous trouvons finalement une chambre de particulier. A 6000 CFA la nuit, c'est le grand luxe : douche, toilettes non turques et ventilo. Au moment de partir au resto je m'apercoit qu'il me manque mon argent. Apres reflexion, les voleurs ont du opérer pendant le cyber café. Inutile de dire que je n'ai plus le coeur a aller au resto. Je digere mon enervement tandis que vincent part discuter avec nos deux voisins de chambre (australiens).
Vendredi 2 janvier 2003 (J+83) (Vincent)
"Journée enragée à Saint Louis"
Nous aurons passé le plus clair de notre journée à chercher une chambre à air, un clé-minute et surtout à nous faire vacciner contre la rage !
Nous passons d'abord à l hopital où quelqu un nous dit qu on nous fera l injection si on achete le vaccin dans une phamarcie. Nous ecumons alors toutes les pharmacies de la ville à pied, broucouilles... On indique finalement l'elevage en sortie de la ville : d'un coup de taxi, on y est, on peut finalement acheter nos deux injections au vétérinaire du coin. La bonne surprise de la journée : le prix du vaccin. 100 balles soit 2 fois et demie moins cher qu'en France.
Retour a l hosto, c est en fait pas la mais au service d hygiene qu il faut aller. Rebelotte, on cherche avec d autant plus de difficulté que les indications des senegalais ne sont pas des plus précises. "Vous prolongez et à gauche" signifiait en fait "prenez la 1ere à droite" !!!
Une heure plus tard, l'essentiel est sauf, nous sommes piqués.
Au coucher du soleil, nous allons admirer les innombrables piroques sur la plage. L occasion d une discussion tres sympa avec deux pecheurs qui nous apprennent beaucoup de choses sur leur mode de vie, les dangers de la peche...
Malheureusement et comme souvent au Senegal, cette belle discussion sera ternie : le mec nous demande du fric ! Y'en a marre ! On ne donne rien ! A croire que parce qu on est blancs on est forcement petes de thune !
A notre retour au bercail, nous nous aprecevons que nos voisins du jour sont egalement des cyclotouristes !
On partage avec eux notre riz aux legumes et profitons avec delice de leur saucisson-cote du rhone... bonheur !!!
L occasion encore une fois de partager nos galeres et joies de voyage... Un véritable bon moment !
Samedi 3 Janvier 2004 (J+84) (Romain)
76 km Total : 4554 km
Départ : Saint Louis Arrivée : 1°village après Louga
Beau temps
"Vive les mariés !"
Apres les preparatifs, un cyber café et un dejeuner frugal nous partons de la ville vers 14h00. Avant qu'on rejoingne la brousse je m'arrete a un clé minute pour refaire ma clé de remorque. Miracle : ma clé est refaite un une minute !!
Peu de temps apres, nous retrouvons sur le chemin un de nos contacts a Dakar. Il est actuellement en train de faire visiter le pays a ses parents. La rencontre est sympathique et le rdv est pris pour Dakar.
Le reste de la route est sans histoire, au debut le long d'un parc national magnifique et par la suite au milieu de la brousse. Nous avons le vent de dos et la route est facile. La route est l'occasion pour moi d'avoir une petit pensée pour Margot et Gildas dont c'est le mariage aujourd'hui...
Vers 18h00, nous croisons une vache morte sur le bord de la route, en train de se faire BECQUETer (AAAAAAHHH...) par trois vautours, sous l'oeil envieux d'un cinquantaine d'autres. Le spectacle est impressionant.
Rien a signaler de special pour la soirée que nous passons au calme a cote d'une ecole.
Dimanche 4 Janvier 2004 (J+85) (Vincent)
90 km Total : 4644 km
Départ : Louga Arrivée : Pire Gourey
"ALHAMDOULILAHI !"
Petite séance de bricolage de porte-bagage avant de partir de matin. Celui de Roro tremble dans tous les sens et impossible de le démonter : le pas de vis est explosé.
Avant le déjeuner, nous nous arrêtons donc chez un mécanicien. Plusieurs types se mettent à l'oeuvre pour décoincer le boulon capricieux. C'est au fer à souder, au marteau et au burin qu'ils finiront par l'avoir !
Notre déjeuner "Tiebou Diene - Coca" englouti, nous repartons à nouveau avec
le vent dans le dos.
Puis en milieu d'après-midi, nous nous arrêtons au milieu de la route pour nous lancer dans une séance photos de camionnettes "ALHAMDOULILAHI" : ces camionnettes que l'on croise très souvent sont le plus bel exemple du folklorique paysage véhiculaire sénégalais !
Ce sont en réalité des camionnettes-taxi customisées, hyper colorées et bourrées de dessins (comme un type chassant le lion à la lance) et toutes dotées à l'avant de l'inscription "alhamdoulilahi". Nous apprendrons que cela signifie un truc du genre "à la grâce de Dieu" en arabe phonétisé.En plus d'êtres customisées, ces camionnettes sont pleines à exploser et avec un tas de bagages sur la galerie parfois plus haut que la camionnette elle-même : on y trouve des sacs mais aussi des pneus et parfois des mecs et des chèvres !
Si on a du bol, on peut en trouver une avec un haut-parleur qui hurle des prières en arabe.
Bref, ça nous a fait bien marrer de garder des souvenirs photo et vidéo de ces joyeux véhicules.
Demain, c'est la rentrée des classes. Nous cherchons donc une école à visiter. Nous trouvons notre bonheur à Pire Goureye (environ 30 km au Nord de Thies) : non seulement nous pourrons visiter une classe demain mais en plus on peut dormir dedans cette nuit. Il ne reste plus qu'à espérer que notre capricieux réveil (qui s'arrete quand ça la chante) fonctionnera bien cette nuit. On aurait l'air fin à 8h dans nos sacs de couchage sous le tableau en voyant les marmots débarquer !
Lundi 5 Janvier 2004 (J+86) (Romain)
37 km Total : 4681 km
D'part : Pire gourey Arrivée : Thies
Beau temps
Rentrée scolaire + Bonne fête Edouard
Le reveil a heureusement bien voulu fonctionner ce matin et nous sommes donc prets a decouvrir et visiter l'ecole Pire gourey 1.
Tout d'abord avant meme de rentrer dans une salle de classe certaines particularités peuvent etre remarquées : deux moutons sont dans la cour de récréation (en sable) en train de paitre une vague touffe d'herbe et le drapeau Senegalais flotte au milieu de cette cour. Nous commencons de notre cote par une "interview" du directeur de l'ecole. Nous apprenons que l'etablissement prend en charge l'enseignement primaire, du CI (cour d'initiation, l'année avant le CP, qui remplace l'ecole maternelle) au CM2. C'est une ecole de grande taille, beaucoup mieux equipée que les ecoles de brousse dans lesquelles on enseigne sous des cases a meme le sable. Les eleves arrivent parfois au CI a l'age de 7 ans ou meme plus agés encore et comme il y beaucoup de redoublements par classe (plus de 10 %) on trouve des eleves de 15 ans en CM2 !! Nous ne sommes pas surpris par ces ages car il nous est deja arrivé de nombreuses fois de croiser des "etudiants" de 18 ans en 3° ! Les effectifs des classes sont assez impressionants puisqu'ils sont d'une soixantaine en moyenne. Les enseignants sont quand a eux diplomés d'une ecole normale regionale (BEPC + 4) ou d'une ecole d'instituteur.
Apres ce prelude de decouverte, nous partons visiter une classe de CE2. Cette classe d'effectif plutot faible (58 eleves !) est composée environ a moitié de garcons et de filles, d'ages assez differents. ils sont entassés a trois ou quatre sur des pupitres pour deux. La lecon du jour est une lecon de francais assez basique. Cela peut surprendre mais il ne faut pas oublier que le francais reste pour les enfants une langue etrangere. Nous voyons par moments par leurs reponses mecaniques qu'ils ne comprennent pas les questions du professeur. Ils sont par contre extremement participatifs. A la moindre question du maitre, la moitié de la classe se leve en levant la main, claquant des doigts et criant... Le maitre n'utilise pas de livre et ils possedent chacun leurs propres affaires (cahier, stylo et ardoise). Une partie d'entre eux n'a ses fournitures qu'a la fin du mois d'octobre, le
temps que les parents recuperent l'argent de la recolte de l'ete (saison des pluie).. La seance de dessin que nous leur proposons est assez comique puisqu'il semble que nous ne nous sommes pas faits comprendre. La plupart dessine une chose quelconque sur le devant de la feuille (une bonne partie la prenant a l'envers) et au dos ils inscrivent un reve n'ayant aucun rapport avec le dessin ! Par ailleurs, il semble que la traduction usuelle en Wolof du mot reve ne correpond pas exactement au sens qu'on connait. Nous avons ici des dessins de fleurs ou maisons fleuries ... C'est a priori le meme type d'incomprehension qui nous a donné des dessins equivalents au Maroc. Quoiqu'il en soit certains dessins sont tres reussis et nous sommes satisfaits de la rencontre avec la classe meme si une partie des feutres que nous avons
prêté ne sont pas revenus.
Apres la visite de la classe, nous retournons voir le directeur qui nous offre le petit dejeuner, nous fait ecrire sur le cahier des visites et discute avec nous et d'autres professeurs en pause. La discussion porte sur le fait que les eleves sont scolarisés en Francais et non en Wolof, alors que c'est la langue qu'ils parlent. Le probleme est que l'enseignement en Wolof ne pourrait etre accepté par les populations Peuls et Sereres. Neanmoins, la piste est tout de meme suivie puisque l'etablissement contient une classe de CP "pilote" qui enseigne en Wolof. Le probleme n'est en tout cas pas encore resolu.
Apres cette longue visite instructive, nous partons a velo pour rejoindre Thies. Rien a signaler sur le trajet a part une rencontre avec un francais installé a Yoff et qui a lancé son agence de voyage qui "vivote" et une longue pause a l'ombre des arbres.
Nous arrivons au foyer "Clair Logis " vers 17h30 et nous sommes accueillis comme des rois. Le foyer, qui enseigne la couture a de jeunes filles non scolarisées, est tenu en partie par une toubab tres sympathique qui nous offre une bonne grenadine, une bonne douche et un repos bien reparateur. Le diner en compagnie des autres personnes reponsables du foyer est tres sympathique. C'est l'occasion de parler des differences culturelles entre les peuples d'afrique et les européens. En afrique, les gens vivent dans l'instant present sans essayer de voir a long terme et de prevoir. C'est une des raisons pour laquelle notre mot "reve" est mal interpreté par les enfants. Il
est convenu que nous irons voir demain une autre ecole, catholique cette fois-ci afin de voir un autre aspect de l'ecole Senegalaise.
Mardi 6 janvier 2004 (J+87) (Vincent)
Repos à Thies
"Boubou sénégalais"
Ce matin, grâce à Marie-Madeleine et Mansuette, rendez-vous est pris avec M. Abel, l'instituteur de CM2 de l'école Saint-Augustin. Le contraste avec l'école d'hier est criant ! Les élèves sont sages, sérieux, disciplinés et nous semblent particulièrement doués. Ils assimilent brillament une leçon de grammaire sur le complément d'attribution que Roro et moi ne comprenons que moyennement...
Les élèves paraissent très intéressés par notre projet, nous posent tout un tas de questions, notamment sur nos vélos qui sont à leurs yeux d'incroyables véhicules futuristes.
L'instituteur, M. Abel, est tout simplement incroyable ! On sent en lui une réelle passion pour l'enseignement. D'ailleurs, grâce à ses judicieux exemples, le message "svp, dessinez-nous vos rêves" semble être bien passé. Nous verrons demain ce qu'il en est, quand nous récupérerons les oeuvres des bambins.
Le déjeuner est pris à Clair Logis avec Marie Madeleine (Marie Mad pour les intimes), Mansuette et les autres animatrices. Le couscous (de blé pour une fois) est délicieux et Marie Mad nous sort même un bon camembert bien fait de derrière les fagots... mmmmhh ....... douce France !
L'après-midi, nous sortons nous faire confectionner des vêtements africains : pantalons et boubous. Maman et Agniezska seront j'en suis sûr ravies de savoir que "boubou" signifie ici "T-shirt" ou "chemise"...
Ensuite, nous retournons au foyer pour assister au cours d'alphabétisation.
Il y a pour ce cours 3 niveaux différents :
- initiation à l'écriture et à la lecture pour les filles n'ayant jamais été
à l'école. Cette initiation se fait "en langue" c'est à dire en Wolof.
- niveau CE : pour les filles ayant un niveau de base en français
- niveau CM2
Le cours suivant est un cours pratique, en l'occurence la couture : les 2è année apprennent à dessiner un patron de pantalon pendant que les 3è année font de la broderie. Une fille a fait son motif à quelques centimètres du centre de la nappe. La sanction tombe net, il faut tout défaire et recommencer ! "Il faut apprendre aux filles à faire du travail rigoureux" nous dit Chantal. La formation proposée par ce centre semble vraiment sérieuse et solide.
Mercredi 7 janvier 2004 (J+88) (Romain)
Repos à Thies et virée à Fandeme
22 km Total : 4707 km
Temps nuageux avec un vent très fort
Virée à Fandeme
Aujourd'hui, apres un lever difficile et un bon petit dejeuner a la Francaise, notre premiere mission est d'aller recuperer les dessins de la classe que nous avons vu hier. Ils sont tres reussit et souvent rigolos.
Ensuite, nous nous dirigeons vers Fandeme. Ce village a sept kilometres de Thies nous a ete conseillé par nos hotes car il presente la particularité d'etre beaucoup aidé par des dons.
Le trajet jusque la bas, sur la piste et face au vent, est difficile mais recompenser a l'arrivée par un bon pic-nic. Apres ce dejeuner nous retrouvons des amis de la fondation "clair logis" qui nous accueille tres gentillement. La "visite" du village est en effet interressante. La motivation des habitants couplés des aides octroyés ont permis la construction de forages pour recuperer l'eau, d'une ecole, d'un dispensaire de sante, d'une garderie pour enfant. La majorites des aides provient de CCF, une ONG americaine chretienne qui fonctionne sur un systeme de parrainage des enfants. L'argent est en fait centralisé et redistribué pour tout le village, les enfants n'etant qu'un pretexte pour motiver les dons de particuliers. Les progres faits en terme d'alphabetisation et de sante sont assez impressionants. Le seul point negatif que nous avons relevé a posteriori est que aucune action ne semble prevoir ou anticiper un arret ou un ediminution des subventions...
Apres cette instructive visite nous prennons avec le "guide" un delicieu the accompagné d'un fruit tout a fait incroyable et bon mais dont j'ai oublié le nom. Il est alors temps de rentrer sur Thies, avec cette fois le vent dans le dos. Une fois arrivée, nous recuperons des vetements confectionnés chez le tailleur, rigolos mais moyennement confort...
Le programme est ensuite le suivant : passage par telephone et mail quelques commandes pour notre escale a Paris, un tour a la patisserie pour remercier nos hotes, un bon dinner, un petit film sur TV 5 et au lit !
Jeudi 8 janvier 2004 (J+89) (Vincent)
78 km Total : 4785 km
Départ : Thies Arrivée : Dakar
Temps couvert, beaucoup de vent
"Retour à Dakar"
Le temps de savourer un bon petit déjeuner et de dire au revoir à nos adorables hôtes de Clair Logis (encore un grand merci !) et nous partons avec le vent dans le dos sur la route de Dakar. La route est très dangereuse tout au long de la journée : beaucoup de circulation, les bus "Alhamdoulilahi" qui s'arretent sans cesse en double file, les trous dans la chaussée et même la 2 fois 2 voies hyper roulante pour l'entrée dans Dakar... bref, une attention de tous les instants, c'est épuisant !
Nous arrivons finalement crâmés à l'université où nous avons rendez-vous avec Guillaume, un jeune expat' dont nous avons eu contact par Baf (Salut Baf !). On ne le connait pas mais tout de suite il nous accueille chez lui très chaleureusement. Nous passons avec ses amis (Françoise et .... Mamour !!!) et lui une délicieuse soirée chez Françoise puis en boîte de nuit... c'est l'occasion pour nous de découvrir les boîtes à "hotesses". Celles-ci, payées par la discothèque, sont chargées de mettre l'ambiance... Comme au départ il n'y a pas grand monde, elles se trémoussent toutes seules devant un miroir, admirant leurs magnifiques pas de danse, c'est assez spécial... Nous avons également droit à un concert de percussions : assez impressionnant même si ça explose méchamment les tympans.
Il est 3h du mat', nous sommes cuits, la nuit devrait être bien réparatrice.
Vendredi 9 janvier 2004 (J+90) (Romain)
Temps nuageux
Glandouille à Dakar
Apres la soirée, d'hier, nous profitons de la matinée pour dormir un peu, nous ne sommes donc opérationnels pour aller en ville que vers 11h00.
Le temps de trouver un taxi la place soweto (une grande place de Dakar que pourtant peu de taxi connaissent) et nous voila a l'ambassade de Taiwan. L'obtention du visa est tres compliquée mais pas insurmontable. Notre deuxieme objectif est de se faire injecter le premier rappel pour le vaccin antirabique. Cela sera fait a l'institut pasteur pour un prix 5 fois moindre qu"en france ! Nous partons avec difficulté de la ville qui est blindée d'embouteillages. Entre temps nous avons deambulé un peu dans les rues et glandouillé sur une plage. Nous n'arrivons donc qu'a 19h30 chez Guillaume pour repartir immediatement voir Monaco-Lyon chez Vincent (un expat bossant a l'ambassade) autour d'un pastis-cahuettes-siflard !! C'est royal, On se croirait en France ! Le match est superbe et nous l'enchainons avec un petit resto avec des expats et des francais de passage.
C'est un resto bien sympa qui propose un petit concert de Jazz mais surtout de delicieuses brochettes de lottes dont nous nous souviendrons ! Le seul point negatif est que les delais sont africains : Nous sommes servis en 2h30 ! Nous ne nous couchons donc qu'a 2h30 du mat ! Aucune importance, demain c'est grasse mat !
Samedi 10 janvier 2004 (J+91) (Vincent)
Beau temps
"Visite guidée à Dakar"
Séance ordi mise à jour ce matin avant de partir avec Guillaume déjeuner dans son resto-cantine "Chez Aïda". L'après-midi, Guillaume nous propose une petite visite guidée de Dakar en tuture avec Ismaela, un Camerounais qu'il accueille chez lui. On en profite pour s'offrir le plus beau point de vue de la ville du haut du phare des mamelles. On prend un petit verre bien agréable sur la plage à regarder des marmots-surfeurs à deux doigts de s'exploser contre les rochers à fleur d'eau. C'est déjà l'heure de rentrer, il s'agirait de ne pas louper le match Auxerre-Marseille pour les fans de foot que sont Guillaume et Roro. On sert le Pastis et les cahuètes et c'est parti !
Il est 21h, nous partons diner chez Françoise. La soirée risque encore une fois d'être bien animée !
PS : en plus d'avoir une soirée très sympathique en compagnie de Mamour, Guillaume, Françoise, Vincent, Denis et Mélanie (qui forme à eux-tous la bande des français les plus sympas de Dakar), nous fûmes vraiment reçus comme des rois par Françoise. Un belle table pour un succulent diner aux allures de réveillon !
Ensuite, c'est parti pour la boîte, toujours avec "hôtesses" se trémoussant devant la glace mais avec en prime des militaires bien rustres valant le coup d'oeil ! :o)
La soirée est très sympa mais comme toujours nous sommes vite fatigués (on n'est plus habitué à ce rythme "normal") et nous rentrons nous coucher vers 3h30.
Dimanche 11 janvier 2004 (J+92) (Romain)
Départ : Dakar chez Guillaume
Arrivée : Dakar chez Monsieur Gauthé
4 km Total : 4789 km
Trois mois !!!
Ce matin le reveil est difficile apres une nuit courte. Nous avons rendez vous a 11h00 avec Mr Gauthé et il s'agit de ne pas le rater. Apres les preratifs d'usage, nous laissons à Guillaume un peu de place dans son appart et sommes même en avance au rdv.
Nous sommes ensuite accueillis comme des rois dans la famille de Daniel Gauthé sa femme Alice et leurs quatre enfants. Nous avons même le droit a une chambre dans leur appartement attenant a l'ecole dont Mr Gauthé est le directeur : royal ! Au dejeuner, il nous offre un excelent tieboudien suivi de fromage !! Cela peut parraitre anodin mais c'est un reel plaisir.
L'apres midi, nous passons retrouver Guillaume au marché Sandaga, l'un des gros marché de la ville, qui marche un peu au ralentit aujourd'hui puisque c'est dimanche. Apres cela nous passons faire un tour au cyber et retrouvons la famille Gauthé pour le diner, une fois de plus succulent.
Nous nous couchons assez tot, pour ratrapper le someil que nous avons en retard !
Lundi 12 janvier 2004 (J+93) (Vincent)
Temps nuageux
"Le marché de Sandaga"
Le programme de la journée est simple :
1) acheter 2/3 bricoles au marché de Sandaga
2) aller au cyber pour mettre à jour le site Internet
Pour le cyber, je ne m'étendrai pas...
Hier, dimanche, nous étions déjà passés à Sandaga mais très peu de boutiques étaient ouvertes. Il nous fallait donc revenir aujoud'hui pour découvrir le véritable et célèbre marché dont Guillaume nous a beaucoup parlé. C'est blindé de monde, un peu comme les souks marocains. La principale différence : ce ne sont pas que les marchands qui nous collent aux basques en essayant de nous vendre leurs babioles. Ici, il y a carément des rabatteus, dont l'unique rôle est de suivre le plus longtemps possible les touristes pour leur faire acheter, moyennant commission, n'importe quoi dans n'importe quelle boutique. Ces specimens sont spécialement collants. Aussi sommes-nous parfois obligés de nous montrer agressifs pour enfin nous en débarasser... jusqu'à ce qu'un autre ne prenne le relais.
Bref, on achète des tongues, des T-shirts... et on se munit de cartons pour préparer le vol de jeudi.
A notre retour, nous dinons chez Denis et Alice, des gens vaiment adorables ! Comme toujours, c'est délicieux ! En plus, pour nous faire plaisir, ils ont acheté tout un assortiment de fromages : brie, emmental et même camembert... le tout arrosé d'une goutte de rouge ! Douce Fran-ceuh... cher pays de mon enfan-ceuh !
Après une nouvelle séance de cyber jusqu'à minuit et demi, on va se coucher, complètement claqués.
Mardi 13 janvier 2004 (J+94) (Romain)
Temps couvert
Visite de Gorée
Ce matin, nous sommes une fois de plus au cyber, nous voulons en effet faire un bilan de chaque pays que nous traversons et nous nous replongeons donc dans nos passage au Maroc, en Espagne, en France mais aussi au Senegal !
L'apres midi, nous partons chercher nos billets d'avion pour Jeudi puis nous allons visité l'ile de Gorée. Le temps n'est malheureusement pas idéal mais l'ile reste cependant magnifique. Il n'y a ici pas de voitures ni de bruit. L'ambiance est cool et la vie se deroule calmemement. Une partie de la population fait partie de la confrerie Bay Fall, ce sont des sorte de rasta Baba cool... Nous avons l'occasion de voir un squat d'une partie d'entre eux, c'est assez impressionant. Maalheureusement, il est un peu tard et nous ne pouvons voir la maison des esclaves et le musée...
De retour, nous degustons un delicieu diner chez nos hotes, l'occasion une fois de plus de profiter de la sympathique ambiance familiale qui regne ici et discuter avec Daniel et Alice.
Apres le dinner, nous allons prendre un pot avec Francoise, Mamour et Guillaume. C'est l'occasion de passer une derniere soirée avec un echantillon de la comunaute francaise de Dakar (Mamour en fait presque partie!). Cette fois nous n'allons pas dans un bar a "hotesse" mais dans un café tres design et sympa !
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Bilan Sénégal
Nous sommes arrivés le 17 décembre au Sénégal par
le vol Casablanca-Dakar de la compagnie Air Sénégal.
Nous sommes aujourd'hui le 12 janvier, prêts à
repartir de Dakar pour l'Amérique du Sud. C'est le moment de faire un
bilan de notre tour dans le pays.
Bilan sportif, vélo, conditions météo :
à ce niveau là, aucun problème : nos jambes sont déjà
bien rodées depuis plus de 2 mois que nous sommes partis. En plus, le
relief du Sénégal est idéal pour le vélo : nous n'avons pas eu à
affronter une seule véritable côte durant les 1000 kms parcourus dans le
pays.
En ce qui concerne la météo, le climat ici n'a
absolument rien à voir avec tout ce qu'on avait pu voir jusque là. Nous
n'avons pas eu une goutte de pluie et pratiquement toujours un soleil
radieux ! Autant dire que nous étions ravis de pouvoir reléguer nos vêtements
de pluie bien au fond de notre remorque !
Les seuls ennemis que nous ayons eu à affronter ont
été parfois la chaleur (pour nous une expérience inédite en plein
hiver) et les routes, la circulation. Les routes du Sénégal sont en
effet pour la plupart en très mauvais état. Nous devions très souvent
slalomer pour éviter (dans la mesure du possible) les crevasses. D'autre
part, certaines routes ne sont pas du tout goudronnées. Elles sont en latérite
(terre rouge) et bien souvent dans un état calamiteux : encore plus de
trous et des portions entières en "tôle ondulée", vraiment
difficiles à gérer avec les remorques. De toutes les routes du pays,
celle qui relie Saint Louis à Dakar est de loin la mieux entretenue : une
belle route large en bitume de qualité. Certaines mauvaises langues
disent que c'est pour son confort personnel durant ses voyages entre sa résidence
(à Saint Louis) et la capitale (Dakar) que le président de la république
a particulièrement soigné la construction de cette route...
En ce qui concerne la circulation, la sécurité à vélo
fut dans l'ensemble nettement meilleure qu'au Maroc. Le pays est tellement
pauvre qu'il y a finalement assez peu d'automobiles sur les rares routes
du pays. A ce niveau, le danger est uniquement venu de la sortie et de
l'entrée dans Dakar. Il n'y a qu'une seule route qui permet de sortir de
la presqu'ile ! Du coup, cette route où les véhicules roulent à vive
allure est très souvent pleine de monde et dangereuse, les véhicules de
transport en commun déboitant souvent sans regarder sur la chaussée...
Bilan voyage :
On voulait du dépaysement, on en a eu ! Comme nous
venons le de préciser, rien que le fait d'avoir des températures supérieures
à 30 degrés en plein hiver, c'est assez déroutant !
D'autre part, dès notre sortie de Dakar nous avons découvert
des paysages que nous ne soupçonnions même pas ! Les arbres sont ici
vraiment incroyables, notamment les baobabs dont nous sommes tombé littéralement
amoureux ! Ces gros arbres aux allures d'éléphant ont un tronc énorme
pour des petites branches comprenant juste une poignée de feuilles à
leur extrémité. C'est d'ailleurs dans des baobabs sacrés (d'immenses
baobabs plusieurs fois centenaires) que l'on enterrait les
"griots" et "griottes", ces musiciens et amuseurs
publics qualifiés de "moulins à paroles" par leurs
compatriotes. Ces enterrements ont eu lieu jusqu'à une période très récente
puisque ce n'est qu'au moment de l'indépendance (années 60) que le président-poète
Léopold Sedar Senghor a interdit cette pratique, propice au développement
des épidémies.
A travers notre périple dans le pays, nous avons également
pu apercevoir des espèces d'oiseaux très colorés et très
spectaculaires. Je pense notamment à la fois où nous fumes arrêtés par
un spectacle étonnant sur le bord de la route : une cinquantaine de
vautours étaient tout autour de la carcasse d'un pauvre zébu. Pour
paraphraser Romain, "on se croirait dans une BD de Lucky Luke
!!". La vue d'autant de ces géants du ciel (2m40 d'envergure !!!) et
d'aussi prêt reste l'un de mes meilleurs souvenirs.
Dans le désordre, parlons maintenant des quelques détails
nous ayant particulièrement marqué :
- la religion :
Ici, 90% de la population est musulmane. Toutefois,
la religion est ici un peu différente de celle pratiquée au Maroc. On a
ici plusieurs "congrégations", chacune d'elles fondée par un
puissant marabout. Ces congrégations (la plus puissante étant celle des
mourides) se font un peu la guéguerre, chacune pinaillant pour avoir ses
propres jours de congé...
D'autre part, très rares sont les femmes voilées au
Sénégal : il est beaucoup plus facile d'établir un contact avec elles
qu'au Maroc.
Il y a tout de même quelques catholiques comme dans
le Sud de la petite côte, vers l'île aux coquillages de Fadiouth. Cela
nous a d'ailleurs permis d'assister à la messe de minuit lors de la veillée
de Noel.
- La langue :
la langue officielle du Sénégal est le français.
Toutefois, pratiquement toute la population parle Wolof. D'autres langues
sont également parlées, chacune dans des régions bien spécifiques : le
sérère, le bambara...
- les marabouts et leurs croyances :
les marabouts, ces chefs de la religion musulmane
(poste que l'on ne retrouve pas du tout dans les pays musulmans arabes),
prennent une part importante de la vie des sénégalais. En plus de faire
l'éducation des enfants dans les écoles coraniques et d'assurer le rôle
d'Imam, les marabouts se livrent à des rites plus surprenants. Ils ont
des croyances qui nous ont paru pour le moins... incroyables ! On a
notamment appris que les sirènes existaient, qu'un vague schéma attaché
autour de son bras à l'aide du bout de la manche d'une chemise d'homme
muet, le tout arrosé des versets du Coran appropriés constituait le
meilleur des gilets parre-balle ! Aussitôt qu'un homme vous tire dessus,
la balle lui revient à la figure automatiquement ! Bref, même si nous
sommes très loin de ces croyances, cela ne nous gêne a priori pas que
celles-ci puissent être partagées par de nombreux fidèles. Ce qui nous
a davantage dérangé, c'est le fait que pour se délivrer de
"sorciers" ou bien pour se faire guérir de maladies, les sénégalais
n'hésitent pas à payer une fortune le marabout afin que celui-ci
s'enferme quelques jours avec juste le Coran, de l'eau et quelques
biscuits pour combattre les "djins" et "sorciers" !
Cette vénération des marabouts, qui ne fait selon nous qu'appauvrir la
majorité de la population et enrichir une poignée de marabouts aux
pouvoirs pas toujours avérés, nous semble aller vraiment à l'encontre
d'une équité entre riches et pauvres, le fossé entre ces 2 catégories
étant particulièrement criant en Afrique.
- les plages entièrement dédiées à la pêche :
Au Sénégal, la pêche se fait très peu à partir
de ports de pêche comme en France. Ici, certaines plages de sable fin
sont uniquement dédiées à la pêche ! Nous avons pu voir cet
impressionnant spectacles de centaines de pirogues vendant leur poissons
à même le sable à Yoff (sur la presqu'ile du Cap Vert) et à Saint
Louis (au Nord du pays). Ces pirogues, très chères à l'achat, sont
souvent partagées par plusieurs familles de pêcheurs. Pour plus de
renseignements, il parait qu'une émission de Thalassa (en février ou
mars prochain) sera prochainement dédiée aux pêcheurs de Saint Louis...
- les enfants mendiant dans la rue, une boîte de
concentré de tomates à la main :
Ces enfants, que nous avions au départ pris pour des
enfants de familles pauvres, sont en réalité des "élèves" d'écoles
coraniques : on confie à un marabout l'éducation de dizaines d'enfants.
Le marabout profite de ces enfants et leur demande, après les cours,
d'aller mendier pour lui rapporter de l'argent. Nous apprenons même que
certains enfants son battus s'ils ne rapportent pas la sommes convenue en
fin de journée...
Les enfants récoltent donc tout ce qu'ils peuvent
dans des boites vides de concentré de tomates : à la fois des pièces
mais aussi un peu de riz et de sucre que les passants consentent à leur
donner... vraiment un spectacle désolant !
- les sandales en plastique :
pourtant réservées aux activités de plage des
enfants en France, les sandales en plastique sont adoptées par un grand
nombre de sénégalais, qu'ils soient enfants ou adultes ! Les tongues et
autres tatanes sont également très à la mode...
- les cars "Alhamdoulilahi" :
Il s'agit en réalité des transports en commun sénégalais
: ces camionnettes très colorées et dont l'accès se fait en marche par
les portes situées tout à l'arrière du véhicule, sont pratiquement
toutes munies de l'inscription "Alhamdoulilahi". Cela signifie
quelque chose comme "à la grâce de Dieu" en arabe phonétisé.
La prise de photos de ces amusants engins a constitué l'un de nos
passe-temps favoris.
- les animaux à quatre pattes :
Ici, on élève surtout des vaches (ou zébus), des
chèvres et des moutons.
Les chèvres et les moutons peuvent être en troupeau
dans la brousse mais on trouve également beaucoup de ces specimens en
pleine rue dans les villes et villages ! D'autre part, les moutons ici
sont rachitiques et n'ont pas de laine... à tel point qu'au départ
Romain les a pris pour des chèvres !
Les vaches sont quand à elles assez impressionnantes
: bien qu'assez maigres, elles ont des cornes à faire s'enfuir les plus
braves participants d'Interville !
On trouve également quelques chiens. Pour le coup,
rien à voir avec le Maroc : ils sont très paisibles, limite un peu
trop... un peu comme les gens du pays en somme...
- trouver son chemin au sénégal :
Bien que francophones, les sénégalais n'ont pas
forcément les mêmes expressions que nous. De plus, ils confondent
souvent leur droite et leur gauche. Ainsi, "vous prolongez puis à
gauche" signifiait en réalité "prenez la première à
droite"...
- l'appel des sénégalais :
Dans la rue, pour nous appeler, les sénégalais nous
sifflent comme des chiens : "Pssst...", c'est assez énervant.
Du coup, dans ce cas là on ne répond pas. Le plus étonnant est qu'on a
remarqué qu'ils faisaient la même chose entre eux... mais que ça ne les
gêne pas du tout ! Question de culture sans doute...
- le coût de la vie :
Le prix de la nourriture est plutôt bon marché,
sans plus (certains produits comme le chocolat sont mêmes plus chers
qu'en France).
En revanche, le prix des petits restaurants locaux
est dérisoire : 350 CFA (env 50 centimes d'euro) l'assiette de Tiebou
Diene. A ce prix là, autant dire qu'on allait souvent au restaurant :
c'est moins cher que d'acheter les ingrédients pour se préparer un
sandwich !!!
- les cases africaines :
Dès que l'on sort un tout petit peu des grandes
villes, tous les villages sont constitués d'un groupement de cases
africaines traditionnelles : les murs en terre cuite sont surmontés d'un
toit conique en paille. Pour ma part, j'ai trouvé ces constructions -
bien que sommaires - extrêmement esthétiques.
- le rapport à l'argent des sénégalais :
Beaucoup de sénégalais vivent au jour le jour. Pour
eux, "épargne" ,"projet" ou "planification de
l'avenir" n'ont pas lieu d'être. Si on leur offre une grosse somme
d'argent, ils risquent d'acheter beaucoup d'un coup, sans penser au
lendemain, et se retrouvant la semaine suivante avec de nouveau des problèmes
pour acheter le riz quotidien...
Bilan humain
- l'hospitalité, l'art culinaire :
Comment parler du Sénégal sans parler de
l'hospitalité sans faille des hommes de la Teranga !
Nous sommes partout extrêmement bien accueillis et
n'avons jamais eu aucun problème pour planter notre tente dans les petits
villages de la brousse !
Nous étions même parfois invités à partager le
repas de nos hôtes et avons pu ainsi découvrir la l'art culinaire sénégalais.
Le plat national est le Tiebou Diene (riz au poisson en wolof) mais il y a
aussi le yassa poulet et le yassa poisson (le yassa est une sauce à base
d'oignons, de carottes et moutarde), servis eux aussi avec du riz. Le mafé,
sauce à base d'arachide était nettement moins à notre goût...
Nous avons également goûté au couscous de mil :
pour moi, il ne vaut pas le couscous de semoule de blé, mais bien préparé
il se défend tout de même pas mal !
- Les écoles :
Nous avons visité deux écoles au Sénégal : une école
publique à Pire Goureye et une autre privée catholique à Thiès. Le
contraste entre ces deux types d'établissement était saisissant : les élèves
sont parfois à 3 ou 4 sur un pupitre prévu pour 2 (avec des effectifs
allant jusqu'à 80 élèves !) dans l'école publique. D'autre part, les
élèves y sont dissipés et l'apprentissage se fait donc dans des
conditions extrêmement difficiles.
En revanche, dans l'école publique, les effectifs
sont réduits (environ 50 par classe) mais surtout l'instituteur est
beaucoup plus attentif aux élèves, les connait tous par leur prénom. Du
coup, les élèves sont beaucoup plus disciplinés et attentifs.
Le véritable problème de l'école au Sénégal est
que l'enseignement se fait en français qui est en réalité une langue étrangère
pour les élèves (aucun d'entre eux ne parle français à la maison). La
solution serait peut être un apprentissage en wolof qui permettrait aux
élèves d'assimiler les cours beaucoup plus rapidement et attentivement.
Malheureusement, les choses sont loin d'être aussi simples. Si on
instruit tous les enfants en wolof, ce sont les sereres et autres ethnies
qui vont aussi demander à avoir l'enseignement dans leur propre langue.
Et comme aucun manuel scolaire n'existe dans ces langues... Bref,
l'enseignement est un véritable problème à régler pour les sénégalais.
- les dessins récoltés :
Nous avons récolté 110 dessins au Sénégal. A
cause de problèmes de compréhension, certains élèves de l'école de
Pire Goureye n'ont pas bien compris le thème du dessin. En revanche, grâce
au meilleur niveau en français des élèves de St Augustin et à la pédagogie
de M.Abel, l'instituteur, le message est mieux passé. Nous aurons donc
tout de même de beaux dessins de rêves d'enfants sénégalais.
Quoiqu'il en soit, il était très instructif de voir
à quel point on pouvait se heurter à des problèmes d'incompréhension
avec des élèves qui parlent pourtant le français... ça promet pour la
Chine !
- la musique :
Vive la musique sénégalaise et ses rythmes endiablés,
ses percussions ! Rien qu'en l'entendant, la musique sénégalaise vous
donne la pêche !!!
Parmi les artistes les plus renommés, on notera
Youssou N'dour, Abdou Guité Seck (dont le dernier album sorti tout récemment
fait un carton), Coumba Gaolo (celle qui chante "Pata Pata" mais
aussi beaucoup d'autres titres moins commerciaux, plus authentiques)...
On s'est même fait plaisir en s'achetant quelques
cassettes. On les écoutera à notre retour car on n'a pas emporté de
lecteur...
- "Ouaouh" :
C'est juste la façon de dire "oui" pour
les sénégalais. On a mis deux jours à comprendre... on croyait qu'ils
étaient hyper impressionnés par tout ce qu'on leur disait !
Mais même dans ce magnifique pays qu'est le Sénégal,
tout n'est pas toujours rose. Voici donc pour finir les quelques points
ayant quelque peu terni notre séjour :
- les enfants qui demandent des cadeaux :
Pratiquement à chaque fois qu'on traverse un
village, c'est le même cirque. Les enfants crient "Toubab ! Toubab
!" ("des blancs !"), "donne moi cadeau !". Au départ
ça nous amuse un peu, et puis ça change légèrement des "donne moi
stylo" incessants du Maroc. A la longue, ça devient extrêmement énervant...
Les enfants estiment quasiment comme un dû que les blancs leur donnent
quelque chose car "ils sont très riches et ils ont volé toutes les
richesses du Sénégal".
Cette mentalité est vraiment désolante mais comme
souvent, les véritables responsables de cette attitude sont les parents
qui enseignent les "bonnes habitudes" aux enfants dès leur plus
jeune âge.
Du coup, le contact avec les enfants était souvent
difficile. Néanmoins, cela ne nous a pas empêché de faire de très
belles rencontres avec des enfants comme à Tip où, après avoir effectué
un échange de vélo, nous les avons initiés au diabolo : franche
rigolade de toutes parts et réels moments de complicité assurés !
- on croise "des amis" à chaque coin de
rue :
Dès que l'on se trouve dans une grande ville, on se
fait accoster de toutes parts à coups de "mon ami", "mon
frère", par des rabatteurs qui n'ont pas d'autre but que de nous
soutirer de l'argent. Ils peuvent parfois nous suivre pendant une heure
entière sans jamais nous lâcher les basques. Nous sommes parfois obligés,
malgré nous, de nous montrer agressifs envers ces dangereux parasites...
la majorité de la population du pays est d'accord là dessus : c'est
vraiment dommage qu'une poignée d'individus vienne ternir l'image du Sénégal,
pourtant une terre exceptionnellement hospitalière.
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