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MAROC
Samedi 22 novembre 2003 (J+42) (Vincent)
42 km total : 2705 km
temps nuageux ET pluvieux
Depart : 20 km de Algeziras (Espagne) Arrivee : Tanger (Maroc !)
On l'a échapé belle ! Les grondants et menaçants nuages noirs
d'hier soir n'ont pas osé s'attaquer a notre tente radioactive
campée sous les lignes haute tension. C est donc dans la bonne
humeur que nous entamons la journee !
"Plus que 20 bornes avant l Afrique !" entonons-nous en
coeur.
Mais le petit jeu commencé hier avec l autoroute en construction
reprend de plus belle. Seules les regles ont un peu ete modifiées
: sur cette portion, l autoroute est belle et bien terminée
et c'est sur l'ancienne route (la voie de travaux de l'autoroute)
que nous devons rouler...des détours a gogo, une route cabossée...les
20 bornes prévues en feront pratiquement 40 !
Il est 13h, nous touchons au but. Il faut se depecher si nous voulons
etre a Tanger avant la nuit. Les billets sont vite achetes, la douane
franchie en 4 secondes chrono et nous embarquons gaiement dans le
1er bateau, a 14h.
A l intérieur, nous sympathisons avec un camionneur français.
Il nous fait remarquer qu'on a paumé 500 balles : il suffisait
de mettre nos velos dans son camion vide... c'est balaud Mme Chombier
!
La traversée s'effectue sans encombre mais nous appréhendons
particulièrement l'arrivée à Tanger : à
en croire le récit de Poussin et Tesson dans "on a roulé
sur la Terre", le débarquement va être houleux,
il s'agirait de rien se faire piquer.
Du coup, on enferme tout à clef dans les remorques, histoire
d'avoir l'esprit tranquille.
Finalement, l'arrivée est assez tranquille... les seuls à
nous enquiquiner un peu sont les douaniers ! Ils ont du mal a comprendre
qu'on ne fasse pas partie d'une organisation de la plus haute importance,
malgré nos 3 magnifiques K-Way "Yvelines 78" identiques...
Des la sortie du port, le contraste avec l'Europe est saisissant !
Les rues sont noires de monde : on croirait un remake quotidien de
la victoire des Bleus en 98.
Les marocains qui nous accostent sont tout de suite tres amicaux :
ils sont nombreux pour nous indiquer le chemin a leur boutique, au
bureau de change ou a l'hotel... faut dire qu'on a du mal a passer
inaperçus avec notre trois carioles futuristes dans le souk
!
C'est pas tout ça mais il nous faut trouver un bel hotel pour
cette nuit... le 1er depuis notre départ !
Tres vite, on pause les velos... impossible de circuler dans cet enorme
remue menage... Roro part finalement seul a la recherche de l'hotel,
Routard à la main.
Apres un copieux diner dans notre chambre grand luxe, nous reprenons
un bain de foule dans les quartiers du Petit Socco et du Grand Socco
de Tanger : tout les marocains ont enfin pu diner (nous sommes en
période de ramadan) et les rues sont encore plus bondées
que tout à l'heure : ça vend toutes sortes de babioles
sans utilité, ça crie, ça bouscule, ça
klaxonne... mais bizarrement ça me fait vachement plaisir d'être
ici, au Maroc ! Vivement la suite !
Dimanche 23 Novembre 2003 (J+43) (Fabrice)
47 Km Total : 2752 Km
Temps nuageux avec de la pluie en abondance !
Départ : Tanger Arrivée : Asilah
Le réveil à l'hotel sonne à 6h du mat (nous
avons perdu encore 1h au Maroc et voulons donc la récupérer)
mais comme il pleut, nous nous rendormons aussitot. Nous nous levons
finalement vers 8h pour visiter un peu. La pluie par averses, personne
dans les rues et une ville plutot moche auront raison de notre motivation
! Nous faisons donc les courses, ce qui est assez folklo car les Maroccains
du Nord ne parlent pas beaucoup le français. Nous partons ensuite
sur la route de Rabat. Nous voulons passer par Asilah pour aller à
Fès, afin d'éviter le Maroc montagneux. La route est
dangeureuse pour nous : camions et autocars qui vous frolent, voiture
qui fait une marche-arrière sur la grand-route car elle a raté
sa sortie, locaux qui montent en marche dans les bus, etc... Bref,
nous sortons de Tanger sans regrets... ça fait 8 Km que nous
sortons de Tanger (!) et toujours des maisons... Finalement, nous
y arrivons et devons alors affronter la pluie et le vent froid de
face. C'est pénible, très pénible ! Meme au Maroc,
cette p... de pluie ne nous lache pas !! Le déjeuner est glauquissime
meme si plutot bon en lui-meme, nous sommes transis de froid, boueux,
nos vélos sont dans un étant pas possible et on n'avance
pas. Bref, nous en avons déjà marre ! Finalement, à
force d'effort et de force de caractère (il en fallait vraiment
aujourd'hui, je vous jure !) nous atteignons Asilah où nous
demandons à un local de nous preter un bout de champs. Le tente
est solidement plantée : vent et pluie annoncés pour
la nuit ! (le cauchemar continue...) Enfin, demain est un autre jour
comme on dit...
Lundi 24 Novembre (J+44) (Romain)
36.5 kms !! Total : 2786 km
Depart : Asilah Arrivee : Larache !
Temps tres mauvais : averse et fort vent de face
Ce matin, apres une bonne nuit, reveil a 6h30, la tente se tord
dans tous les sens sous le vent et essuie les rafales de pluie. Difficille
de se motiver dans ces conditions. Les preparatifs sont donc epiques,
a rouler une tente detrempee qui s'envole et a bricoler le velo pour
moi qui ait la roue arriere totalment voilee ...
Le petit se fera en ville a l'abris, tant pis pour les marocains en
ramadan ! Avant de partir il faut en plus des preparatifs habituels
filtrer de l'eau. He oui!, ici l'eau n'est plus bonne pour nous et
il faut utiliser notre filtre magique qui donne une eau degueulasse
mais potable !
Des le premier kilometre de la journee nous comprenons que ca va etre
tres dur : un vent tres violent nous soufle en plein dessus, nous
roulons a 10 km/h de moyenne ! Ce n'est pas le pire, lorsque nous
tournons le vent devient un vent de cote qui nous empeche de tenir
notre direction, ce qui est extremement dangeureux sur la route tres
passante que nous traversons (les chauffeurs de bus marocains n'ont
pas de pitie pour les velo, ils nous frolent a des vitesses incroyables,
mais les pires reste les taximen dans leurs Mercedes des annees 70,
doublant en haut d'une cote dans un virage en klaxonnant a tue tete).
A chaque vehicule nous faisons donc un ecart sur la route avant de
se faire arroser insulter par le vehicule qui suit ... Pour ne rien
arranger, Vincent a mal au genou, et mon velo est moyennement bien
repare...
Au bout de 15 kms, la solution apparait. Une estafette d'ouvriers
maroacains est sur le bord de la route. Ils sont huit pour peindre
en blanc les pierres qui delimitent la route. Fabrice, en tete a ce
moment la, n'hesite pas et demande pour notre premier camion-stop
! Malgre ma reticence au depart je ne peux que etre convaincu par
l'ambiance chaleureuse qui regne dans le camion et par les 11 kms
parcourus facilement.
Apres cet episode, le moral est revenu et nous continuons notre periple
sur la route qui est maintenant plus abritee. Vers 15h00 nous arrivons
a Larache. Voila plus d'un mois que nous y sommes mais cette fois
il y a un panneau !! Je vous fais grace de toutes les blagues qui
ont fuse autour de ce nom de ville ! Compte tenu des conditions et
du nom de la ville nous ne pouvons que nous y arreter pour la nuit
cela malgre l'heure et le peu de kilometres parcourus.
Nous trouvons notre bonheur dans un hotel a 20 dhs, dans lequel nous
jouissons d'un repos bien merite : rien de plus fatiguant que le vent
de face. Nous nous offrons même un petit resto, c'est la vie
de rois !
Mardi 25 novembre 2003 (J+45) (Vincent)
90 km Total : 2876 km
Temps ensoleillé !
Départ : Larache Arrivée : Nouirate
Le réveil sonne à 6h30. Roro, préposé
au réveil, l'éteint promptement... nous ne nous lèverons
que 2 h + tard !
Le temps de se préparer et surtout de filtrer l'eau pour la
journée (le nouveau sport en vogue au sein de l'équipe
Moutons du Monde) et nous partons enfin de Larche à 10h.
Contrairement aux prévisions de la veille, il fait beau, ce
qui n'est pas pour nous déplaire puisque notre belle lessive
d'hier ne demande qu'à être séchée.
C'est l'occasion de remettre en place nos désormais habituelles
"installations de romanos"... notons tout de même
qu'au Maroc nos belles installations font -aux dires de Baf- plus
que jamais couleur locale !
C'est d'ailleurs l'occasion pour moi de dresser un petit bilan du
"paysage véhiculaire" que l'on rencontre sur les
routes marocaines. Il est beaucoup plus hétéroclyte
qu'ne France puisqu'on trouve à la fois :
- des voitures (normal !) avec une très nette préférence
pour les grosses mercedes de + 20 ans d'age et chargées comme
des mulets.
- les mulets (puisqu'on en parle), montés de traviole, jambes
ballantes, par des hommes ou femmes en guenilles.
- des charettes en bois sur roues de bagnoles, là encore surchargées
et tirées par de pauvres bourricots tous maigres.
- les camionnettes de travaux avec 10 personnes dedans, du type de
celle qui nous a pris en stop hier.
- des camions et des bus qui nous doublent à fond les ballons
suite à des coups de klaxon répétés peu
amicaux.
C'est donc au milieu de ce joyeux souk que nous roulons toute la
journée. Ah...j'oubliais un détail d'importance, les
piétons ! Les bords de route sont blindés de monde,
même à plusieurs kilomètres de tout village...
ils errent toute la journée avec on ne sait quel but... difficle
de faire une pause-vidange tranquillement !
Aujourd'hui, les condiitions de "roulage" sont bonnes :
soleil, le vent nous pousse plutot, les kilomètres défilent
vite !
Malgré cela, je n'arrive pas à trouver le moindre plaisir
à rouler : la route est dangereuse, les coups de klaxon incessants,
les gens nous hélent tous les 4 mètres...ras le bol
! Tant pis, il faut avancer, alors avançons en attendant du
mieux !
La nuit tombe vite, le changement d'heure du Maroc nous a encore joué
un sale coup.
16h30 : il faut filtrer de l'eau pour le camping de ce soir.
Nous passons devant une ferme où nous demandons à planter
la tente. Malgré le contact difficile (les proprios parlent
français "chouia chouia"), le résultat est
au delà de nos espérances : nous auront droit à
un bout de grange pour la nuit, aménagé pour l'occasion
avec un bout de tapis pour un total confort.
Il est 17h20, le muezzin crie "a la bouffe !" du haut de
son minaret à tous les fidèles qui ont jeuné
depuis ce matin... c'est la fin du ramadan ! L'occasion pour nos hotes
de nous faire découvrir la harira (soupe du ramadan) agrémentée
d'un bon morceau de pain chaud, de lait, de dattes et de poisson frit
: un vrai délice !
La soirée se passe dehors, nous discutons longtemps avec nos
adorables hotes à la lueur d'une bougie, prenons même
un petit cours d'arabe... vraiment une très belle soirée
qui fait largement oublier les petites misères de la journée
! le Maroc dans ces conditions, j'en demande et j'en redemande !
Mercredi 26 Novembre 2003 (J+46)
(Fabrice)
81 Km Total : 2957 Km
Temps nuageux avec grandes éclaircies
Départ: Nouirate Arrivée : Mkansa
Après avoir décidé (enfin !) qu'après
tout, le réveil ne sert à rien puisque nous l'éteignons
et nous rendormons systématiquement, nous nous réveillons
finalement à 7h30 (tout seuls sans aide comme des grands !).
Nous sommes vite prêts et avalons notre petit déjeuner frugal
habituel. Au moment de partir, le doyen de la ferme qui nous a accueilli
nous apporte un petit-déj' Marocain. Pas possible de refuser,
nous voilà partis pour notre 2e repas en 1/4 h !! Au menu :
pain marocain, thé à la menthe, pâtisserie type brioche
sucrée et des sortes de vermicelles frits. Délicieux
! Nous faisons les adieux avec photos et embrassades, puis nous reprenons
la route.
Les paysages sont toujours aussi beaux et les gens sympathiques en
nous voyant passer. IL est fréquent qu'un gosse nous accompagne
pendant quelques kilomètres sur sa bicyclette bringueballante.
Aujourd'hui, nous avons meme eu droit à un gamin qui a couru
à coté de nous pendant au-moins 1,5 km ! La journée
passe vite, trop vite par rapport au nombre de km que nous voulons
faire (et oui,1h de moins dans la vue, ça fait mal !) et nous
nous retrouvons à 17h paumés au milieu de nul part dans
les montagnes. Nous tentons comme la veille une ferme et comme la
veille nous sommes très bien accueillis. Nous avons un lieu
pour le tente, de l'eau, des toilettes (très important car
le mal de ventre commence un peu :-) et meme 3 gamins adorables qui
vont passer la soirée à nous regarder avec de grands
yeux ronds et tenter de communiquer avec nous. Ils vont meme nous
faire de beaux dessins et leur mère nous offre un peu de poulet.
Royal ! Mais il est déjà l'heure pour nous d'aller dormir...
A demain !
Jeudi 27 Novembre (J+47) (Romain)
61 kms Total : 3018 km
Depart : Mkansa Arrivee : Fes !
Temps nuageux et lourd
Ce matin c'est le coq qui nous reveille, il n'y a rien de plus efficace.
Lors des preparatifs maintenant habituels : rangeage de tente, de
remorque, filtrage de l'eau, etc..., nous avons le droit a un petit
dej offert par nos hotes : les marocains sont vraiment cool avec nous
! C'est agreable de decouvrir la vie de famille de ces fermiers :
femmes non voilees, enfants, et mec qui fument la chit marocain ...
Les defis de la journee sont ensuite les suivants :
- Trouver le chemin : malgre les indications precises de nos hotes,
ce n'est pas evident. Nous ne sommes pas habitues a coniderer les
chemins de terre ! Heureusement que notre maitrise de la langue arabe
nous permet de faire appel aux paysans maricains...
- Traverser les montagnes : nous sommes deja dans le moyen atlas et
les cotes ont difficilles, surtout pour moi qui subit un gros mal
de bide (les premisses d'une tourista ?) et qui ait un derailleur
casse ...
- Dejeuner, le projet initial de manger a Fes n'est pas realisable
compte tenu du relief, nous devons donc acheter sur le chemin. Il
n'y a malheureusement rien, seulement des hameaux de torchis et de
chaume. Dans l'un d'entre eux nous trouverons un peu de pain, il est
impossible de l'acheter, les paysans nous l'offrent !
Nous arrivons finalement a Fes ou nous organisons notre soiree selon
un schema classique : Hotel, lessive, cyber, resto ,dodo...
Vendredi 28 novembre 2003 (J+48) (Vincent)
beau temps
0 km
visite de Fès
Aujourd'hui au programme, la visite de la medina (vieille ville)
de Fes. Les souvenirs de la visite avec Roro en 2002 sont encore bien
présents : c'est magnifique mais impossible de ne pas se faire
enquiquiner (pour rester poli) par 40 gamins et autres faux guides
qui nous polluent la visite. La solution standard consiste à
prendre un guide "officiel" qui ne fait rien de plus que
de nous faire faire la tournée de ses potes artisans et ecartant
les marmots sur notre passage... le tout pour 120 dirhams (12 euros).
Mais aujourd'hui nous sommes motivés et bien décidés
à faire la visite tous seuls !
Des Bab boujeloud, la porte d'entrée principale de la medina,
ça ne loupe pas : un "etudiant" nous saoule pendant
5 minutes pour nous convaincre d'etre notre guide. Quelques demi-tours,
dérapages controlés et autres mots peu amicaux plus
tard, notre ami est dégouté de nous... nous sommes enfin
libres !!!
Nous nous balladons tranquillement lorsque nous passons devant le
restaurant des Mérinides, apparemment tres select. C'est alors
qu un type nous accoste et nous propose de nous faire visiter l'etablissement,
gratuitement !
Il s'agit d'un "superbe palais du 14e siecle tres bien restauré.
La salle est décorée de mosaiques, de zelliges et de
panneaux de cèdre sculpté" (Copyright Routard)
: superbe ! Vraiment !
Dans son elan de générosité, il veut bien nous
conduire voir les tanneurs (artisans qui travaillent le cuir, une
des attractions les plus prisées de la medina), a conditions
de faire un tour chez chacun de ses potes artisans.
Deux heures + tard, ses efforts sont vains : on a tout visité
(tres instructif !!!) mais rien acheté... une bonne affaire
ce guide !
RAS jusqu au diner où pour changer nous avons décidé
d'acheter de la
semoule : ca devrait pas etre trop dur a faire, j'en ai deja fait
plusieurs fois au Vesinet... Mais la les grains nous paraissent particulierement
fins. Aussi prenons nous la peine de demander conseil au receptionniste
de l hotel, pour etre surs...
Celui ci nous indique qu il faut mettre de l eau bouillante dessus,
couvrir et attendre que ça gonfle (jusque la pas de surprise).
Mais il nous dit egalement d ajouter a cela un litre de lait chaud
et de melanger le tout petit a petit.
Je pense sincerement que sa recette etait foireuse (ou du moins les
proportions).
Quoiqu il en soit, nous nous sommes retrouvés avec une mixture
infame composée de grumeaux de semoule baignés dans
une liquide blanc cassé, dommage quon ait oublié de
prendre une photo de ce désastre...
C'en est trop pour le Baf qui file s'acheter une pizza !
Romain et moi nous motivons : nous finirons meme la part de Baf !
Avec les boites de thon a la tomate, ça passe presque tout
seul...
Pour demain, nous venons de décider d'un nouvel itinéraire.
Marre des villes ! Les marocains des campagnes sont bien plus intéressants
(ils ne voient pas en nous que des touristes à arnaquer) et
accueillants. Donc direction Ifrane (le fief d'entrainement d'Icham
el Guerrouj) et les montagnes !
S'agirait d'aller se coucher : deja minuit et on part tot demain...
Samedi 29 Novembre 2003 (J+49) (Fabrice)
O Km Total : 3018 Km
Temps nuageux puis soleil !!!
Farniente à Fès
Visiblement, la semoule d'hier soir (ou autre chose) n'est pas passée
pour Romain et nous apprenons à notre réveil qu'il a
passé une bonne partie de la nuit aux chiottes. Non pas qu'il
ait prit une cuite cette fois (Cf. Comenar Viejo) mais plutôt
que la tourista a fait son apparition !! Je vous passe les détails,
mais apparemment ça sort par le 2 bouts et ça continue
ce matin ! Impossible pour lui de monter sur un vélo, nous
sommes bons pour prolonger notre séjour à Fès.
Comme je suis content d'avoir fait mon chieur et d'être allé me
bouffer une pizza en traître hier soir ! Vince et moi allons faire les courses pendant que Roro fait la course
avec la tourista pour arriver avant elle aux toilettes. Nous en profitons
aussi pour nous fabriquer des matraques, l'expérience de qelques
chiens sauvages ayant visblement faim sur le route de Fès nous
ayant suffit ! Nous faison une autre lessive que nous étendons
sur le toit. Il fait beau, ce sera vite sec. Achat de bouquins et
farniente dans la chambre pour Vince et Roro, je visite un peu la
ville nouvelle pour ma part. Nous finissons l'après-midi à
jouer aux cartes au soleil sur la terrasse. Le reste de la soirée
est classique, le dîner est bientôt prêt, alors
à demain !
Dimanche 30 Novembre 2003 (J+50) (Romain)
44 km Total : 3066 km
Depart : Fes Arrivee : Imouzer Kandar
Temps nuageux avec éclaircies
Ce matin, je vais mieux : Merci les medocs de Papa ! Nous ne sommes
pas mecontents de quitter notre hotel tenu par un chef et une femme
de menage peu agreables.
Nous avons choisi de modifier notre itineraire prevu initialement
: nous allons diretement vers le sud pour longer l'atlas jusqu'aux
cascades d'Ouzoud, pas loin de Marrakech, le Maroc des campagnes nous
plait bien plus que le Maroc des villes. Notre objectif du jour est
donc Ifrane a 1600 m d'altitude, soit 1300 de plus que Fes ! Cela
commenc par un long faux plat de 35 km et cela monte ensuite ...
La route est sympas et nous roulons donc tranquillement, au gres des
rencontres :
- Nous croisons tout d'abord unh flic, intrigue par les remorques,
et inquiet de notre capacite a gravir la montagne : "il ya des
cotes a 80 %" nous anonce t il !
- C'est ensuite un cyclotouriste Marocain en entrainement, un peu
fou
- Un membre du club de cyclotourisme de Tetouan !
Chaque rencontre est l'ocasion de serrage de mains passionne de d'echange
d'adresse !
Commencent ensuite les difficultes : les lacets de la route sont bien
mechant et nous penons pour avancer, sous un brouillard persistant.
De plus les mauvais fantomes reviennent : Les froid de l'altitude
a reveille le mal aux genoux de Baf, plus fort que jamais. La route
se transforme pour lui en veritable calvaire sans que Vincent et moi
ne sachions quoi faire ... nous arrivons finalement a Imouzer ou nous
decidons sagement de se poser pour la nuit. Encore une fois nous sommes
acceuilli au premier lieu ou nous demandons. Les marocains sont vraiment
geniaux. La nouveaute de la soiree, c'est nos bougies (moins cheres
et plus efficaces que les piles !) et le chauffage berbere : en fait
un gros pot de braize qui nous ait gentillement preter par nos hotes(Il
fait froid a 1300 m d'altitude!).
Lundi 1er decembre 2003 (J+51) (Vincent)
27km Total : 3093km
Grosse pluie glaciale et vent de face puis... neige !!!
Départ : Imouzer kandar Arrivée : Ifrane
NOus avons encore bien du mal à émerger de nos sacs
de couchage : la pluie tombe encore dru (salut Guy !) ce matin =>
Opération séchage du double toit dans le garage à
poules - chiottes de nos hôtes.
Pendant que ça goutte, nos hotes nous invitent à nous
réchauffer près du poele et nous servent un royal petit
déjeuner.
Décidemment, on ne se lasse pas de l'hospitalité marocaine
!
En discutant , nous apprenons que les gens chez qui nous sommes si
bien installés sont berberes...et polygames ! Le pere de famille
a tout plein de femmes et un nombre d'enfants assez impressionnant.
Il pleut encore bien fort quand nous nous décidons enfin à
partir. NOus serons encore retardés par un détail de
taille : j'ai paumé mon compteur (désolé le broz')
Malgré des recherches poussées près du campement,
il reste introuvable... MERDE ! En plus le temps est pourri...la journée
commence fort...
1er objectif : Ifrane à 1600m d'altitude; le fief d'entrainement
du grand athlète Icham el Guerrouj.
Le trajet jusqu'à Ifrane est un enfer ! Nos combinaisons d'aversonautes
se révèlent très vite caduques : le vent qui
souffle par tres grosses bourrasques nous envoie des dizaines de litres
de flotte dans la tronche. On avance pas et on pète de froid
: l'altitude commence a produire son effet. Du coup, nous parcourons
les 25 bornes d'une traite : une seule pause suffirait à son
filer la crève ! En plus, traine toujours un terrible mal de
genou : ça devient réellement problématique ...
Arrivés à Ifrane, impossible de pique-niquer : nous
sommes détrempés et transits de froid !
Nous nous faisons donc indiquer un resto pas cher : on y déguste
un poulet roti (entier) ainsi qu'une bonne dose de frites, riz, olives
et sauce tomate pour 80 dirhams (8 euros). Ca a beau être délicieux,
nous n'arrivons pas vraiment à en profiter : nous avons tellement
froid que nous tremblons pendant tout le repas, nous sommes frigorifiés...
Puis il faut repartir vers Azrou, à 17 km : les hotels d'Ifrane
sontbien au dessus de nos moyens, le prix d'une nuit représente
environ une semaine de notre budget bouffe !
Du coup, nous nous préparons encore tous tremblants, la motivation
n' est vraiment pas. Du coup, nous partageons notre désarroi
avec les quelques marocains qui trainent autour de nos vélos.
C'est alors que l'un d'eux nous propose une chambre dans sa maison
pour 100 dirhams. Nous ne nous faisons pas prier et fonçons
tête baissée, acceptant avec joie cette alléchante
proposition !
Le petit "+ Periglioni" de la chambre : le poele !!!
NOus pouvons nous réchauffer à loisir et faire sécher
nos affaires...
Le tuyau de poele parait particulièrement chaud. J'y attache
donc mes chaussettes pour qu'elles sechent plus vite. Baf et Roro
m'imitent rapidement. Bilan : 6 chaussettes + le T-shirt fétiche
"Ibiza Power" du Roro crâmés !!! POur les bonnes
idées, je repasserai...
Le temps de faire nos courses pour le dîner, une nouvelle venue
fait son apparition, la neige !!! On l'avait évitée
en France et en Espagne et on se la tape au Maroc, c'est le comble
!
Journée bien pourrie à mettre au plus vite dans la case
"souvenirs rigolos de galère"...
Demain nous partirons pour Azrou, Inch Allah.
Mardi 2 Décembre 2003 (J+52) (Fabrice)
61 Km Total : 3154 Km
Neige, pluie, grêle... la grande vie quoi !
Départ : Ifrane Arrivée : Had Oed Ifrance
Pour une fois le réveil est facile, il fait chaud car le
poel est toujours allumé. Pas de petit-déj', nous avons
oublié de le pévoir hier. Nous sortons dehors et constatons
que le paysage est tout blanc : il est tombé 10 cm de neige
dans la nuit ! Après un arrêt course, nous partons pour
Azrou. La route n'est que partiellement déneigée, avec
nos pneus slics spécial bitume, on va bien se marrer ! Le meilleur
moyen pour ne pas glisser, c'est de rouler dans la neige fondue en
soupe car c'est là que ça glisse le moins, paradoxalement
! Malgré tout, je me fait une petite frayeur en descente à
35 Km/h. Les dérailleurs sont bloqués par la neige,
une seule vitesse marche sur mon vélo ! Un constat s'impose
: nous nous attendions à beaucoup de choses en venant au Maroc,
mais sûrement pas à y péter de froid (nos premières
températures diurnes négatives du voyages tout de même
!) ni à y trouver plus de neige que dans les stations de ski
des Pyrénées à la même époque !!
Une fois arrivés à Azrou, on suatte un café pour
pic-niqué et on évite ainsi la pluie et la neige qui
tombent en alternance. Nous repartons sous la bruime avec comme modeste
objectif le village de Tiouririne, à une vingtaine de km de
là. Nous affrontons pluie, neige, bcp de côtes et peu
de descentes, heureusement que le paysage vaut le coup ! Au bout de
23 km, nous nous arrêtons pour demander notre chemin : nous
avons passé le village depuis 2 km, il parait que nous sommes
passés au milieu ! Perso, je n'ai rien vu moi, tout au plus
2 fermes isolées. Si c'était ça, je me demande
ce que foutait ce village sur notre carte nationale à 1 : 900
000 ! Nous continuons notre chemin et devons affronter cette fois
la grêle. Nous avons fait fort aujourd'hui, nous avons eu droit
à toutes les formes possibles d'eau tombant du ciel : eau; neige,
brouillard et glace ! Le pluie redouble d'intensité après
la grêle, nous nous forçons à positiver en chantant
sous la pluie et en criant "j'en ai rien à foutre !!".
Malgré cela, nous nous arrêtons au premier village venu
et trouvons refuge chez le cantonnier et sa très gentille femme
qui nous offre un poèle pour sécher nos affaires détrempées
et un dîner. Dîner par ailleurs un peu bizarre au début
puisque la femme et les enfants ne dînent pas avec nous. Nous
ne savons que penser. Est-ce à cause de nous parce qu'il n'y
a pas assez de place, ou le mari dîne-t-il toujours seul, en
musulman traditionnel : les homme d'un côté, les femmes
et les enfants d'un autre ? Nous logeons ensuite dans la caserne des
pompiers où il y a beaucoup de lits libres. Les 2 pompiers
de garde sont très sympas. Ils partagent leur dîner avec
nous (le 2è pour nous, mais impossible de refuser) et le thé.
Ils sont berbères et nous échangeons longuement sur
les coutumes du pays, la nourriture, sur tout et sur rien quoi. Nous
apprenons par exemple que l'un d'eux, Hamid, est un peu poète
à ses heures. Voici d'ailleurs une de ses oeuvres, que nous
aimons particulièrement, nous y reconnaissant un peu :
02/12/2003
Je voudrais bien faire des voyages
Découvrir le monde, ses rivages
J'irai par train ou par avion
Voir comment toutes les terres sont
Je voudrais bien voir les mers
L'océan que je n'ai vu guère
Je prendrais peut-être une galère
Pour traverser ce bleu désert
Si les voyages font la jeunesse
C'est que c'est la clé de la sagesse
Demain je serai dans le port
Là, j'attendrais bien du transport
Après que le soleil se lève
Je réaliserais bien ce rêve
Si le très Haut exausse mon voeu
Je serai l'être le plus joyeux
Hamid Kassaouri.
Voilà, il est 23h30, nous nous couchons, en espérant
qu'il fera beau demain....
Mercredi 3 decembre 2003 (J+53) (Romain)
54 km Total : 3208 km
Depart : Had Oed Arrivee : Khenifra
Temps ensoleille avec qq nuages
Ce matin, apres les deux journees difficilles qui viennent de passer,
nous profitons bien de notre bon lit. Nous prendrons aussi le temps
de bien dire au revoir a nos hotes et aux pompiers bien sympathiques.
nous nous faisons offrir un delicieu petit dejeuner.
La route est ce matin assez difficille : collines et vent de face
mais assez rapidement nous entamerons une grande descente vers des
altitudes plus raisonnables. Les paysages sont sympas toute la journee
:
- Nous avons le droit aux champs de cailloux, c'est reellement la
culture locale puisqu'ils en vendent sur le bord des route sur des
petits etalages.
- Nous voyons aussi aujourd'hui une magnifique foret de conniferes
- Tout le long de la route nous pouvons admirer l'atlas et ses sommets
enneiges que nous longeons.
Le reel point noir de la journee est le genou de Baf qui continue
de le torturer. Nous decidons donc de nous arreter assez tot a Khenifra
pour qu'il puisse voir un medecin afin d'en finir avec le calvaire.
Ce dernier est tres pessimiste et preconise au moins deux mois de
repos a Baf !!! C'est le coup dur de la journee. Nous ne savons comment
le digerer. Quel credit accorder aux medecins Marocains ? Que faire
dans le cas ou il a raison ? Le plus etrange est que Baf mais s'il
souffre parait encore pouvoir avancer un peu grace aux antidouleurs.
Nous nous couchons donc ce soir avec beaucoup d'interrogations et d'inquietude.
Jeudi 4 décembre 2003 (J+54)
(Vincent)
65 km Total : 3273 km
Pluie
Départ : Khenifra Arrivée : Zaouitechieck
Départ à 12h15 (un record !) après cyber-courses-rangement
: Nous sommes moins motivés que jamais... ras le bol de la
pluie !
Mauvaises nouvelles : il flotte et la douleur de Baf ne cesse de croître,
même avec les anti-douleur ! Il faut se rendre à l'évidence,
il ne pourra pas continuer éternellement dans ces conditions
et prend la décision de stopper momentanément le voyage...
nous allons tout de même essayer de rejoindre Casablanca, sans
forcer... C'est le 1er véritable coup dur pour l'équipe,
le moral des troupes est au plus bas...
Seule bonne nouvelle : la pluie n'est pas accompagnée de son
ami "vend'face". Comme le dit le philosophe Baloo : "Il
en faut peu pour être heureux". Du coup, on avance plus
vite (pas trop quand même, c'est toujours vallonné) et
on a moins froid : bien mais pas top...
Ce qui est top en revanche ce sont les paysages (cf description du
Roro d'hier). Aujourd'hui nous avons même droit à des
grands lacs en contrebas de la route, c'est bô !!!
Pour le déjeuner, nous adoptons la technique "kansakaye"
qui a déjà fait ses preuves : Pour 24 dirhams (soit
le prix d'un café à Paris), nous nous offrons trois
cocas et trois cafés et surtout pourrissons une table avec
des miettes de thon et autres morceaux de Vache qui rit qui agrémentent
nos sandwichs.
L'après-midi se fera pratiquement d'une traite : il faut rattraper
le temps perdu de ce matin.
Après Zaouitechieck, le soleil est déjà couché
lorsque nous essuyons notre premier refus marocain pour le plantage
de tente (surtout dû à un problème de compréhension,
le proprio parle "oualou français"). On nous indique
alors le champ du voisin dans lequel nous pourrions planter la tente.
Les deux minuscules carrés de gadoue qu'on nous propose ne
sont pas très réjouissants : ça sent la nuit
pourrie à plein nez !
Alors que nous sommes en pleine concertation pour savoir dans quelle
parcelle boueuse nous allons plonger la tente, le dit voisin arrive
et nous propose de venir dormir chez lui, "maken moushkine"
(pas de problème).
Nous ne résistons pas longtemps à cette proposition
alléchante et bien nous en a pris puisque 5 min plus tard nous
sommes installés sur un tapis-moumoute berbère top confort,
en train de partager des notions culturelles et religieuses (en anglais
!) avec le cousin de notre hôte. NOus sommes priés de
ne pas trop manger de gâteaux, mais pas par soucis d'économie
: ce n'est que "la 1ère mi-temps". La seconde, le
tajine, viendra ensuite !
Nous sommes véritablement reçus comme des rois ! Le
tajine est divin, le 2ème service de thé succulent et
notre hôte prépare notre chambre pour la nuit avec un
soin incroyable : il dispose 3 tapis-moumoute top conforts qu'il agrémente
d'oreillers, de couvertures et de peaux de mouton ! L'hospitalité
marocaine est vraiment tout à fait exceptionnelle ! Je ne m'en
remets toujours pas ! C'est top !
Allez, mon lit douillet est prêt, je ne voudrais pas le faire
attendre trop longtemps.
Vendredi 5 Décembre 2003 (J+55) (Fabrice)
61 Km Total : 3323 Km
Pluie (encore et toujours !)
Départ : Zaouit Ech Cheikh Arrivée : 10 Km de Beni Mellal
Il y a 2 constantes au Maroc :
- 1) Il fait beau plutôt et surtout la nuit
- 2) Tous les chiens du pays gueulent toute la nuit
A cause de la 2e constante, je n'ai pas pu m'endormir avant
Romain qui a ronflé comme jamais ! Du coup, ronflements + aboiements
continus = insomnie pour moi jusqu'à 3h du mat' ! Je suis donc
de fort mauvais humeur ce matin en me réveillant, d'autant
plus que mon genoux me fait toujours beaucoup souffrir. En plus, il
pleut, pour changer... Nos hôtes nous offrent un petit-déjeuner
délicieux qui me remonte un peu le moral. Après les
avoir quitté chaleureusement, nous faisons 34 Km quasi d'une
traite jusqu'à Kasba Tada. Là, nous innovons une nouvelle
technique de séchage, la technique "kantétrempécomunesoup"
dans un cyber-café, histoire de faire un peu de journal et
de régler enfin nos problèmes de billet d'avion pour
sortir du Maroc. Puis, nous adoptons notre désormais traditionnelle
technique "kansakaye" pour manger au chaud dans un café.
Nous ne reprenons la route frigorifiés seulement qu'à
15h40, ça va être chaud de joindre Beni Mellal aujourd'hui
! Nous avançons tout de même bien et nous arrêtons
10 Km avant la ville dans une ferme qui nous a l'air sympathique.
Saïd, le gérant, après avoir vérifier que
nous n'étions pas marocains ("tous des voleurs" selon
lui) nous accueille gentiment et nous propose sa grange. Nous avons
même droit à des caisses d'orange vides pour nous faire
des lits, afin de nous isoler du ciment froid et humide. Il nous offre
le thé et nous discutons longuement, non sans quelques difficultés,
son français étant loin (il ne l'a pas parlé
depuis 1975) et notre arabe étant proche du zéro absolu.
Puis il nous offre un peu de Tagine et des clémentines. Le
riz cuit, nous sommes fatigués par cette journée sous
la pluie. Je met mon genoux au repos et au chaud sous une genouillère
et néoprène (et oui, comme la colle !). Demain, il devrait
faire beau : Inch Allah !
Samedi 6 decembre 2003 (J+56)
(Romain)
70 km Total : 3393 km
Depart : 10 km de Beni Melal Arrivee : Barrage de Bin El Ouidane
Temps ensoleillé !!
RAS pour le reveil de ce matin a part qu'il fait beau !! Apres 10
km de plat nous nous offrons une longue pause a Beni Melal afin de
faire un peu d'internet et de faire les courses. Nous filons ensuite
sur du plat et sous le soleil jusqu'au dejeuner.
Apres le dejeuner, les choses se compliquent puisque nous "rentrons"
dans l'atlas. L'entree se paye cher : 15 km de cote mechante. C'est
largement comparable a nos cols les plus durs, a la difference qu'on
ne s'y attend pas et qu'on a meme pas un panneau a prendre en photo
en haut !! Pour Baf, cela tourne au veritable calvaire, nous hesitons
meme un moment faire demi tour, avant de finalement continuer.
D'en haut nous profitons de la magnifique vue sur la longue plaine
avant de redescendre vers le barrage de Bin Ouidane. Celui ci retient
un magnigique lac devant lequel nous camperons ce soir. En effet,
un bebere du coin nous a gentillement propose son jardin qui nous
offre un vue sur un paysage carpostalesque : de hautes montagnes enneigées
entourant le lac.
Dimanche 7 décembre 2003 (J+57) (Vincent)
32 km Total : 3425 km
Temps ensoleillé, vitesse moyenne : 12 km/h !
Départ : Bin El Ouidane Arrivée : Azilal
Un quasi sans-faute pour cette journée exceptionnelle ! Réveil
sous un soleil redieux au milieu d'un cadre idyllique : notre tente
est plantée au bord du lac. Nous ne pouvons pas résister
à l'envie d'aller nous y baigner, d'autant plus qu'on ne s'est
pas lavé depuis Ifrane (le 1er décembre) !
Une fois imergés, le bonheur est total : nous nageons dans
une eau limpide avec une vue imprenable sur les montagnes et les sommets
enneigés.
Nous en profitons également essayer notre filtre à eau
en "conditions réelles" : aujourd'hui, nous boirons
l'eau du lac !
Du coup, nous ne partirons que vers 11h30 : il sera difficile d'atteindre
les cascades d'Ouzoud (à 70km) aujourd'hui. D'autant plus difficile
que les hostilités commencent très vite : 15km de côte
en lacets non-stop. Le déjeuner est assez unique en son genre
puisque nous avons une vue royale sur le lac et les montagnes (encore
?!?) et que nous pouvons toujours voir l'endroit où nous avons
dormi en contrebas.
Pendant pratiquement toute la montée, des marmots sont plantés
sur le bord de la route. Il tentent en vain de vendre des fruits rouges
ramassés dans la montagne. Avec tout ce monde, impossible de
jouer de la pelle et du PQ tranquillement. Les enfants sont également
très studieux : ils nous demandent tous de leur donner un stylo...
le désoeuvrement de ces enfants est vraiment navrant...
La route jusqu'à Azizal est vraiment magnifique et l'expression
marocaine entendue maintes fois dans les souks "pour li plizir
dizieux" prend ici tout son sens !
En sortie d'Azilal à 17h, nous toquons à la 1ère
ferme pour passer la nuit. Ici encore nous sommes reçus comme
des princes et avons tout le mal du monde à faire comprendre
que nous préférons dormir dans le garage que de virer
les enfants de leur chambre.
Pour la petite anecdote, il est difficile de sortir du garage pour
faire ses besoins (pourtant nécessaire avec tout le thé
que nous avons bu) en pleine nuit avec les chiens de garde. Baf et
Roro y sont tout de même arrivé, matraque à la
main. En ce qui me concerne, ma peur a été la plus forte
: pas moyen de sortir malgré les tentatives répétées...
la bouteille vide de coca en a pris un coup...
Bilan de la journée : on en a vraiment pris plein les yeux
! Sans aucun doute les plus beaux paysages depuis de début
du voyage !
Lundi 8 Décembre 2003 (J+58) (Fabrice)
32 Km Total : 3457 Km
Temps nuageux + soleil
Départ : Azilal Arrivée : Ouzoud
Réveil sans problèmes sous un temsp nuageux qui, nous
l'espérons, ne virera pas trop à la pluie. Nous parons
relativement tôt avec comme objectif de la journée
Ouzoud,
à 32 Km de là. Nous constatons avec plaisir qu'il y
a (pour une fois) plus de descentes que de montées, si bien
que nous avalons les kilomètres du parcours en 2h30, pauses
2e petit-déj et filtre comprises.
Une fois arrivés à OUzoud, nous négocions un
parking gardé pas trop cher pour l'endroit (10 dh) et voulons
aller pic-niquer au pied des cascades. Problème, nous ne trouvons
que le haut de celles-ci et aucunes indications d'itinéraire
nul part. POur l'organisation du site touristique, il faudra repassé
! Après nous être fait jetés d'une proporiété
privée que nous avions foulée en cherchant en vain un
chemin, nous retournons sur la place principale où nous apperçevons
2 vélos de cyclotouristes. Puis, quelqu'un s'écrie au
loin "tiens, voilà enfin les Moutons !". Il s'agit
de Cyril MOreau, parti 1 mois avant nous pour un "Mocy Tour"
du monde de 3ans, accompagné pour le Maroc par un ami, Youssef
alias Youyou. Il nous a suivi via notre site. Bien entendu, nous entamons
tout de suite la conversation. Nous apprenons qu'ils ont passé
ici la nuit dernière et s'apprètent à partir.
Ils nous invitent tout de même à prendre un thé,
nous pic-niquons en même temps. Finalement, ils commandent un
tagine qu'ils partagent avec nous. Nous discutons longuement de nos
projets respectifs, de nos galères, de nos joies, de nos peines,
de nos coups de blues, de nos coups de gueule, de nos rencontres,
de nos techniques pour bricoler le vélo, trouver à manger,
à boire, trouver un toit pour la nuit, etc. Nous comparons
aussi notre équipement, eux ayant des saccoches vélo,
nous des remorques. Mais surtout, nous discutons de nos expériences
humaines. Bref, nous parlons nous parlons et 16h sonne. Si nous voulons
voir les cascades, avec le nuit qui tombe à 17h15, il va falloir
dormir ici. En entendant ça, Cyril et Youyou décident
d'en faire autant. Nous convenons de partager une grande chambre à
5 afin de continuer le partage. Avant le soirée, ils nous feront
une visite privée es cascades qu'ils avaient eux-même
visitées la veille avec un guide. C'est magnifique ! Puis,
nous nous installons dans notre chambrée et commençons
à nous montrer films vidéos et autres photos. Nous pouvons
même graver nos photos sur son portable ! C'est marrant de constater
que nous sommes parfois passés sur les mêmes routes exactement
à quelques heures d'intevalle, comme par exemple le col d'Afourer,
le barrage Bin El Ouidal et la descente d'Azilal, puis la route d'OUzoud.
Le soir, nous partageons un tagine géant avant d'aller nous
coucher assez tard, vers 23h30. Quelle rencontre ! Ca donne vraiment
le moral de voir que d'autres personnes ont le même goût
du voyage qui sort un peu des circuits touristiques que nous, ont
les mêmes galères, les mêmes problèmes mais
aussi le même genre d'émotions !!
Nous nous endormons la tête pleine de souvenirs remémorés
et de réçits, la nuit va être bonne !
Mardi 9 decembre 2003 (J+59) (Romain)
61 km Total : 3518 km
Depart : Ouzoud Arrivee : Dar el Zidouh
Temps pluvieux puis nuageux
Nous nous levons ce matin tous les cinq (!!) vers 08h00 pour s'apercevoir
qu'il pleut. Apres les preparatifs d'usage et un bon petit dej, il
est temps pour chacun de prendre la route. Les au revoir se font a
coup d'echange de velo et de nombreuses photos.
Nous partons finalement vers 11h00. Celle ci est difficille mais notre
rencontre avec les Mocy nous a donné de la motivation, nous
avancons donc, Baf arrivant presque a oublier son genou. La route
nous mene a surplomber de magnifiques gorges. Le spectacle est magifique.
Apres de dernieres cotes, nous entamons une derniere descente qui
nous mene vers une grande plaine. Nous avons quitte les montagnes
!!
Il est alors temps de trouver un coin pour la nuit. Nous trouverons
notre bonheur dans un petit patelin, chez le seul mec qui sait parler
francais ! Celui ci nous acceuille comme des rois chez lui :
- Au moins 3 litre de the par personne
- Un enorme couscous delicieu (c notre premier en plus)
- Un match de la ligue des champions (besiktas - Chelsea, bof)
Tout est parfait meme si notre intorlucuteur parle un francais basique
et que nous ne pouvons pas vraiment discuter avec lui.
Apres la soiree, il transforme la salle a manger en chambre a couche
et nous nous endormons sur les tapis et sous les couvertures, c'est
royal !!
Mercredi 10 décembre 2003 (J+60) (Vincent)
50 km Total : 3596 km
Temps nuageux puis pluvieux
Départ : Dar el Zidouh Arrivée : El Borrouj
Au programme de la matinée, visite de l'école du village.
Rachid nous y accompagne et après une explication succinte
de notre projet, le maître nous accueille chaleureusement dans
sa classe.
L'école est minuscule et composée d'une unique salle
de classe. Bâtie en 2002, elle est fissurée et souffre
déjà de gros problèmes d'humidité !
Ils sont aujourd'hui 13 élèves, 8 garçons et
5 filles (dont 4 voilées) à assister à la leçon
de grammaire française du jour : l'utilisation du mot "leur".
Sur les murs, beaucoup de dessins mais également de nombreux
posters rappelant les règles de grammaire, d'orthographe et
de conjugaison en français ET en arabe. Il y a même une
maquette de mosquée au dessus du tableau, confectionnée
avec des restes d'emballage cartonné.
Nous sommes surpris : les élèves -relativement sages
mais participant beaucoup- semblent d'âges assez disparates.
Nous apprendrons plus tard qu'ils ont entre 8 et 17 ans pour un même
niveau... assez surprenant !
Mais il ne s'agit pas en réalité d'une école
primaire "normale" : celle-ci est subventionnée par
la fondation Mohammed V : ainsi, en plus de fournir le matériel
scolaire à ses élèves, elle redonne une chance
d'apprendre à des gens de tous âges, même à
des femmes adultes qui suivent des cours d'alphabétisation
et de sensibilisation aux problèmes de santé.
Ici, l'enseignant n'est pas un "maître" mais un "animateur"
: il a été formé pour enseigner avec le sourire,
toujours motiver ses élèves, alors que la méthode
"classique" au Maroc est encore très sévère
et répressive.
Ce gentil animateur trentenaire nous annonce une heureuse nouvelle
: il va se marier au "mois 1" (janvier)... avec une fille
de 15 ans !!!
Après une 1ère phase où les enfants sont intimidés
par notre présence et n'osent commencer leur dessin, ils deviennent
très appliqués et nous font des oeuvres très
colorées. Ils rêvent surtout de nature, de montagne,
d'animaux... l'un d'eux rêve même d'être fkih (Imam)...
on est bien loin des rêves de footballeur des enfants français
et espagnols !
Nous reprenons la route l'après-midi : celle-ci a à
peu près autant d'intérêt que la Beauce, les chasseurs
en moins... pas palpitant...
RAS jusqu'à El Borrouj où Baf apprend qu'il ne pourra
prendre son billet d'avion charter retour s'il ne fait pas l'aller (Paris-Casablanca le 13 décembre) : c'est la merde ! Il regarde
déjà les autres moyens de rentrer en France : un avion
au prix fort ou 3 jours de car ? Le choix est difficile !
Nous sortons finalement la ville à la nuit tombée et
arriverons au hasard d'un chemin dans une administration agricole.
Les gens y sont particulièrement sympathiques, nous pourrons
y dormir sans aucun problème après vérification
de nos passeports par la police locale. Mohammed, le directeur du
centre nous invite même chez lui pour y déguster un succulent
tajine, l'occasion de discuter avec lui des différences de
coutumes alimentaires, de salaire et de niveau de vie entre France
et Maroc.
Merci Mohammed pour ce bon accueil et cette délicieuse soirée
!
Jeudi 11 Décembre 2003 (J+61)
(Fabrice)
75 Km Total : 3646 Km
SOLEIL !!
Départ : El Brouje Arrivée : Settat
Réveil à 8h avec un petit-déj offert par Mohammed
: pain, confiture, beurre, huile d'olive maison, café épicé
et thé : le luxe !
Puis, nous partons pour une route quelque peu valonnée, mais
roulante et sans vent. Nous faisons donc sans problème 36 Km
avant de nous arrêter déjeuner, malgré mon genou
qui fait ses crises régulièrement. Il fait beau, nous
nous installons au soleil. Pendant le repas, un vieux du coin vient
nous voir et commence à nous parler... en arabe uniquement
! Nous avons beau lui répéter "oualou arabia"
("pas arabe"), il continue son speech comme si nous étions
bilingues. Un vrai dialogue de sourds ! Nous lui filons un peu de
pain et du chocolat et prenons 2 belles photos de lui. Puis, nous
repartons pour les 36 derniers km... R.A.S
Arrivés à Settat, nous cherchons un hôtel. Nous
nous ensortirons pour 120 dh pour 3, pas moyen de négocier.
Il faut dire que c'est leu seul hôtel de Settat à moins
de 250 dh, il jouit donc d'une situation de quasi-monopole. Nous nous
offrons un resto pour notre dernier repas uniquement tous les 3 du
voyage (et oui, il faut que rentre me soigner pour au-moins 2mois)...
nous dévorons 2 poulets entiers, ds frites, salades et 6 cocas.
Repus, nous nous coucherons vers 23h.
Vendredi 12 Décembre 2003 (J+62)
(Romain)
78km Total : 3724 km
Depart : Settat Arrivee : Casablanca
Temps ensoleillé
Aujourd'hui, nous ne sommes pas pressé, nous avons 70 km
à faire pour rejoindre Casablanca. Nous prenons donc notre
temps ce matin en prenant un bon petit dejeuner et en passant au Cyber
(Afin de gerer les problemes de billet d'avion). Aujourd'hui est la
derniere journee pour Baf avant un bout de temps. Cela nous fait bizarre...
Le trajet est sans surprise : une grande route plate et passante.
Nous avancons tranquillement sous le soleil, il n'y pas grand chose
à raconter. Comme d'habitude a l'approche des grandes villes,
il faut être rusé pour éviter les autoroutes,
nous devons même escalader des barrières de sécurité
!!
Nous arrivons finalement sur Casa en fin d'apres midi, le temps d'admirer
la magnifique mosquée et de se poser a un café. Casa
nous parait dès le premier coup d'oeil comme beaucoup plus
occidentalisée que le reste du Maroc : filles non voilées,
tenues vestimentaires européennes, etc..
Peu de temps apres mon frere Fabien rentre du boulot et peut nous
ouvrir les porte de son appart. Ce soir, apres nous avoir obligé
à passer à la douche, il nous offre un somptueux repas.
C'est un regal.
Samedi 13 décembre 2003 (J+63) (Vincent)
Soleil !
Repos à Casa
Ce matin, Fabien nous emmène Roro et moi à son club d'équitation, Baf préférant déjà commencer à faire sa valise.
Là bas, c'est un peu le point de repère du WE de tous les expat's de Casa.
Fabien nous propose d'emblée de faire une ballade mais nous sommes bien trop inexpérimentés. Il nous offrira finalement un tour de "longe" : on fait toutes sortes de manoeuvres sur une jument tenue en laisse qui fait des ronds : assez casse-gueule et tape-cul mais vraiment très sympa ! Merci Fabien !
L'après-midi je pionce (suis malade) pendant que les autres font des emplettes au marché.
Pour le soir, rien de tel qu'un bon p'tit ciné pour se remettre : Kill Bill, le nouveau Tarantino : énorme !
Dimanche 14 decembre 2003 (J+64) (Romain)
Glandouille à Casa
Très beau temps
Ce matin : grasse mat ! Vincent est toujours malade et la journee se fera sans lui qui reste toute la journee dans son jogging... Pour le reste des troupe le programme est le suivant : petit jogging dans la foret (san Baf -> Mal au genou), dejeuner aux pates, sieste et visite du souk de casa (il est tout propre et tout bien rangé !)
Pour la soiree nopus redigeons l'article pour la mairie de sartrouville et on regarge ensuite Matrix 3 (tres mauvais), acheter la veille au marche pour 2 euros ...
Lundi 15 décembre 2003 (J+65) (Vincent)
Préparatifs de départ à Casa
Matinée studieuse puisque nous rattrapons notre retard de journal de bord au cyber café...
L'après-midi est également chargée : Roro cherche sur Internet la notice de l'antimoustique pendant que Baf et moi arpentons pendant + de 2 heures les rues de Casa à la recherche d'un labo photo qui développe les photos numériques. Nous le trouverons finalement, à 100 m de chez Fabien.
Ce soir, la bonne de Fabien nous a préparé un "ksou-ksou" du feu de dieu, arrosé du meilleur vin marocain... Mmmmmmmm.. j'en salive encore ! J'en profite d'autant plus que c'est le 1er repas complet que j'arrive à avaler depuis 2 jours... suffisiat dy mettre les moyens ! :o)
Mardi 16 decembre 2003 (J+66) (Romain)
Glandouille à Casa
Temps nuageux
Aujourd'hui est une grosse journee, c'est le depart d'un membre de l'equipe. Baf rentre en effet pour Paris afin de se reposeer un peu de son genou. Nous l'accompagnons evidemment a l'aeroport pour la ceremonie de " Au revoir". Cela fait vraiment bizarre de le voir partir...
Nous passons le reste de la journee a faire la course dans Casa : il faut recuperer nos billets d'avion, trouver du matos de velo (tres dur de trouver des freins dans casa !) et preparer nos remorques pour le depart de demain (difficille car nous recuperons des affaires que Baf portait avant, nous decidons donc de "larguer" le panneau solaire...)
Pour le dinner, nous invitons Fabien dans un delicieu resto italien. Nous passserons le reste de la soiree a ecrire au Marocains et Espagnols qui nous ont acceuillis.
Mercredi 17 octobre 2003 (J+67) (Vincent)
Episode 1 : Maroc
36 km Total : 3760 km
Nous avons finalement décidé d'aller à vélo à l'aéroport. Evidemment, nous partons en retard sur l'horaire prévu. En plus, l'infatigable lièvre Baf nous manque vraiment : ça fait drôlement bizarre de ne plus l'voir à nos côtés...
Pour ne rien arranger, nous perdons plein de temps sur le trajet à la recherche de cartons pour envelopper nos remorques et le vent nous arrive méchamment dans la tronche : on n'avance pas !
Résultat : on arrive à la bourre et dégoulinant de sueur. On prépare nos bagages pour le vol à l'arrache, enregistrement idem et embarquement au dernier moment.
L'avion est blindé de monde et les sénégalais ont 2 fois leur poids en bagages. Il n'y a plus aucune place dans les casiers pour les bagages à main (15 kg de bordel) : nous les garderons dons sur les genoux pendant tout le vol... top confort !
Vol sans surprise (juste en retard, normal !). Nous nous posons enfin, à Dakar, "la température extérieure est de 25 degrés".
Adieu coupe-vent, gants, écharpe... et vive les tongues !
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BILAN
DU MAROC
Nous sommes arrivés au Maroc par bateau le 23 novembre 2003. Nous
avons accosté sous la pluie a Tanger après une traversée de 2h30
environ sur un gros ferry.
Pour nous, en dehors du pays en lui-même que nous avons aimé découvrir,
le trajet a été difficile. Nous avons eu un très mauvais temps avec
beaucoup de vent, de pluie et même de la neige !! En règle générale,
les conditions météos ne nous pas été favorables. D'après ce que les
gens nous ont dit, le temps est normalement plutôt meilleur a cette période.
C'est ce que nous avons pu apprécier lors des quelques jours de ciel bleu
que nous avons eu. Par ailleurs, les montagnes de l'atlas nous ont paru très
dures à franchir. Elles ont même été de trop pour Fabrice dont le
genou n'a pas tenu. Il était donc difficile de faire beaucoup de kilomètres,
d'autant plus que la nuit tombait vers 17h00 !!
Jusqu'au 26 novembre, nous avons vécu deux jours entiers de
ramadan. Le ramadan est le mois de jeune que tous les musulmans observent
chaque année. Durant celui-ci, les Marocains (quasiment a 100% musulmans)
effectuent un jeune du lever au coucher du soleil. A la fin de la journée,
lorsque le muezzin appelle a la rupture du jeune, les rues qui étaient
juste avant bondées deviennent désertiques : les marocains prennent un
petit repas bien nourrissant généralement a base d'une soupe aux légumes
délicieuse appelée la harira. Avec la profession de foi, la prière cinq
fois par jour, le pèlerinage a la Mecque et le don au plus pauvres, le
ramadan est l'un des cinq piliers de l'islam. Cette religion est la
religion officielle du pays et nous avons ainsi découvert comment elle se
vit au jour le jour.
Les manifestations les plus visibles de l'islamisme sont les mosquées
avec leurs muezzins appelant à la prière plusieurs fois par jour (quand
c'est au milieu de la nuit, ça peut être désagréable !!) mais aussi la
condition de la femme. A chaque fois que nous avons partagé notre repas
avec des marocains les femmes l'ont préparé mais ne l'ont pas mangé
avec nous. Leur repas se fait à part avec les enfants. Les beaux tapis et
le service de table sont réservés aux hommes. De même dans les rues,
les femmes sont toutes voilées, elles ne nous parlent pas et on ne les
voit pas aux terrasses de café. C'est parfois assez choquant pour nous
qui ne sommes pas habitués à cette culture. Par ailleurs, on ne peut pas
manger de porc dans le pays (combien de fois avons nous rêvé d'un bon
saucisson !) et très difficile de trouver de l'alcool.
Les routes du Maroc sont très folkloriques. En dehors de leur
nombre restreint et de leur qualité douteuse, elles proposent un
spectacle incroyable. Tout d'abord en ce qui concerne le bas coté,
partout ou nous sommes passés, il y avait toujours quelqu'un à moins de
100m. Les routes sont ainsi jalonnées de personnes qui passent leurs
journées ainsi. A chacune des pauses que nous faisons, il y a donc
toujours quelqu'un pour venir nous voir, discuter ou alors nous vendre une
babiole quelconque, parfois c'est un enfant qui vient nous demander un
stylo ou de l'argent. Sur la route le spectacle vaut aussi le détour. On
y trouve toutes sortes de véhicules : il y a les enfants en vélo comme
nous (à la différence que le leur fait plus de bruit qu'une usine !),
qui cherchent à nous doubler avant de s'épuiser, les charrettes tractées
par des ânes ou des chevaux, les voitures (de vieux modèles européens)
souvent surchargées de bagages sur le toit et surtout les "grands
taxis" qui foncent sur les routes en klaxonnant et sans jamais
ralentir. Les routes du Maroc sont considérées comme faisant partie des
plus dangereuses du monde et nous y avons eu plus d'une frayeur. Rétrospectivement,
il nous parait incroyable de ne pas avoir vu d'accident sur les 1000 km
que nous avons parcourus.
L'itinéraire que nous avons suivi n'est pas celui que nous avions
prévu. En effet, nous avons rapidement réalisé que nous étions bien
mieux dans les campagnes que dans les villes. Le pays étant très
touristique, toute une partie de la population ne vit que sur cette
industrie. Dans les villes, nous sommes sans arrêt assaillis de toute
part par des "étudiants anthropologues" en fait des faux guides
ou des rabatteurs voulant nous amener dans une boutique ! Dans les
campagnes, les gens ne vivent généralement pas du tourisme et nous
pouvions avoir des échanges plus intéressants avec les gens. Apres avoir
rejoint Fès, nous avons donc décidé de rejoindre les montagnes de
l'atlas au lieu de continuer les visites de villes. L'atlas est peuplé
par les berbères, le peuple originel du Maroc, dont on dit qu'il s'est réfugié
dans les montagnes lorsque les Arabes sont arrivés. Ils sont aujourd'hui
culturellement très proches des arabes, tous musulmans et parlant
l'arabe. Il reste cependant quelques différences et nous les avons trouvés
beaucoup plus sympathiques et accueillants. Durant note passage dans les
montagnes, pas un ne nous a refusé l'hospitalité, ils nous ont tous
offert le thé et il n'était pas rare que nous soyons reçus dans la
maison pour le dîner(autour d'un tajine ou d'un couscous, c'est à chaque
fois un régal). Généralement, les soirées étaient aussi l'occasion de
discuter avec eux, afin de comprendre leur culture et leurs vies. D'un coté
plus pratique, nous avons pu voir comment les gens vivent, ce qui est
assez instructif. Généralement, les gens que nous avons vus vivent dans
des conditions sommaires. Sans eau courante, sans électricité courante,
avec une unique pièce chauffée au poêle dans laquelle ils vivent,
mangent et dorment. Ce qui est amusant et que certains d'entre eux, bien
que vivant dans ces conditions ont dans un coin une télévision (branchée
sur batterie de voiture), avec le câble et le dvd !! C'est un contraste
assez surprenant.
Tous ces gens que nous avons croisés, quand ils ne sont pas au chômage,
vivent généralement de la culture des terres qu'ils effectuent dans des
conditions très difficiles. Nous avons souvent vu des paysans labourer
des champs avec un cheval comme au moyen age en France ! Parfois, les
terres ne leur appartiennent pas ils ne gèrent que l'exploitation, pour 5
€ par jour !! (salaire moyen marocain) Difficile dans ces conditions de
nourrir la famille et d'envoyer les enfants a l'école !
C'est la raison pour laquelle on voit dans tout le pays (pas
seulement les montagnes) des enfants traîner ou travailler. Ils sont très
nombreux dans le pays (45 % du pays a moins de 15 ans) et il est rare
qu'ils soient scolarisés. On en voit partout qui traînent et courent à
notre rencontre pour quelques dirhams ou un stylo, parfois ils tiennent même
un commerce de cigarettes (dans les villes) ou
de fruits (dans les campagnes). La conséquence est que le pays
connaît un taux d'alphabétisation faible, encore plus pour les femmes
qui vont très rarement a l'école.
En ce qui concerne la récolte des dessins, cela a été assez
difficile. En effet, des qu'il n'y pas d'adultes dans les parages, les
enfants ne voient en nous qu'une source de dirhams ou de stylos. Nous
n'avons donc pu obtenir des dessins que lorsqu'un adulte était présent.
Cela est arrivé deux fois dans des familles qui nous accueillaient et une
fois dans une école. Nous avons ainsi récolté assez peu de dessins. De
plus, lors de nos contacts avec les enfants nous pensons que la notion de
rêve n'est pas bien passée et beaucoup d'enfants ont juste cherché à
dessiner quelque chose de joli qui ne correspond pas forcement a leur rêve...
La langue utilisée dans le pays est l'arabe, c'est aussi la langue
officielle. Cependant, le Français est incontestablement la deuxième
langue du pays. Il est enseigné dans les écoles et parlé par une grande
partie de la population. Cependant, dans les petits villages, il était
parfois difficile de se faire comprendre. Pour aider les conversations les
principaux mots d'arabes que nous utilisions étaient : salam alekoum,
alekoum salam, aji goulek (viens parler), chouf (montre), etc...
Au niveau politique, le pays est gouverné par le roi Mohammed VI
et ses ministres. Le roi est présent dans quasiment chaque ville. En
effet, une grande partie des magasins, des boutiques sont ornées d'un
tableau représentant le roi. Certains panneaux publicitaires 4 mètres
sur trois exposent aussi son portrait. Les précédents rois (Hassan II, père
de Mohammed VI et Mohammed V, son grand-père) ont donné leur nom a une
très grande partie des rues et des monuments dans les villes.
Au niveau musical, le pays propose en dehors des tubes européens
qui se vendent bien (généralement en contrefaçon et a des prix
ridicules), une musique locale qui ne nous a pas beaucoup plu. C'est soit
la musique arabe, sans surprise et un peu répétitive, soit la musique
berbère qui lui ressemble beaucoup.
Au niveau, culinaire, j'ai déjà parlé des tajines de poulet et
du couscous, souvent délicieux. Malheureusement, ces plats ne
constituaient pas notre quotidien. Pour nous les repas types étaient plutôt
: Un pain rond (le pain au Maroc est rond et bon) avec une tablette de
chocolat pour le petit dej, trois sandwichs au pain rond avec du thon pour
le premier, de la vache qui rit pour le second du chocolat pour le
troisieme, le tout suivit de quelques oranges
pour le dejeuner; généralement vers 18h00 nous prenions un thé
qui nous etait offert, il se boit avec enormement de sucre (presue autant
que de thé !); du riz ou des pâtes ou les deux, avec du concentré de
tomate et/ou des vaches qui rit pour le dîner.
A la fin de notre périple nous sommes arrivés à Casablanca,
terminant ainsi une petite boucle passant par Tanger, Fès et les
montagnes de l'Atlas (quasiment jusqu'a Marrakech). De Casablanca nous
avons pris l'avion jusqu'au Sénégal afin d'éviter le désert
Mauritanien, a priori trop dangereux. C'est aujourd'hui un peu un regret
puisque depuis notre départ, les relations Marroco-Mauritanienne se sont
améliorée et nous avons appris que la route est maintenant totalement
goudronnée entre le Maroc et le Sénégal. Nous aurions donc pu passer,
donnant ainsi plus de cohérence a notre voyage.
En conclusion, nous retiendrons du pays les magnifiques paysages,
l'excellent accueil des gens malgré leurs difficiles conditions de vie,
mais aussi le fonctionnement de la société avec notamment la place de la
femme qui est difficile à comprendre d'un point de vue européen.
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